[28/11/2006 18:01:53] WASHINGTON (AFP) L’économie américaine a donné mardi de nouveaux signes de ralentissement du côté des entreprises comme des consommateurs, mais le marché immobilier résidentiel, crucial pour la croissance, pourrait être en voie de stabilisation. L’économie américaine devrait retrouver son rythme de croisière en 2007 après un passage à vide lié au retournement de l’immobilier, permettant un ralentissement de l’inflation, a estimé par ailleurs mardi le président de la Réserve fédérale (Fed) Ben Bernanke. Les commandes de biens durables ont accusé en octobre leur baisse la plus importante en six ans, reculant de 8,3% par rapport à septembre, a annoncé le département du Commerce. C’est une déception pour les analystes qui tablaient sur une baisse de l’ordre de 5%, après +8,7% en septembre. Le rapport constitue “un signe sans ambiguïté que l’économie n’arrive pas à passer la vitesse supérieure”, a estimé David Herther, président de l’association des industriels NAM. Après la publication, le dollar a de nouveau plongé pour atteindre son plus bas niveau en 20 mois face à l’euro. Sans surprise après les forts chiffres du mois précédent, le plongeon d’octobre s’explique en partie par un recul de 21,7% des commandes d’équipement de transport, après +29,9% en septembre. Mais ce n’est qu’une partie de l’histoire, car plusieurs secteurs ont enregistré des baisses des commandes en octobre. Celles de biens d’équipement hors défense et hors aviation, un bon indicateur des intentions d’investissement des entreprises, ont reculé de 5,1%, la baisse la plus importante depuis janvier 2004. “Cela pourrait inciter à réviser de nouveau à la baisse les estimations pour la croissance au quatrième trimestre”, a estimé Steven Wieting de Citigroup. Du côté des consommateurs, les nouvelles ne sont guère plus réjouissantes puisque leur confiance s’est de nouveau détériorée en novembre, un signe préoccupant pour la consommation à l’approche de la saison des fêtes. L’indice de confiance a reculé à 102,9 points contre 105,1 points en octobre, selon l’institut privé Conference Board. “Le marché du travail et les perspectives économiques plus prudentes à court terme ont contribué à infléchir la confiance des consommateurs en novembre”, a estimé Lynn Franco, directrice des recherches sur les consommateurs au Conference Board. Ces rapports sont publiés alors que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a abaissé mardi ses prévisions de croissance aux Etats-Unis pour 2006 et 2007 en raison notamment du ralentissement immobilier. Du côté de l’immobilier résidentiel justement, l’activité a enrayé la dégringolade entamée il y a six mois, mais les prix ont connu une baisse record. Les reventes de logements ont augmenté de 0,5% par rapport à septembre à 6,24 millions d’unités (en rythme annuel), selon le groupement national des agents immobiliers (NAR). Le ralentissement de l’immobilier inquiète les économistes car il pourrait avoir des répercussions sévères sur la croissance en entravant l’appétit de consommation. David Lereah, le chef économiste de la NAR, a vu dans ces chiffres des signes de stabilisation. “Après une période d’ajustement des prix, nous verrons la confiance revenir et l’activité devrait redécoller au premier trimestre 2007”, a-t-il estimé. Le prix médian des logements a baissé de 3,5% par rapport à octobre 2005 à 221.000 dollars. C’est le troisième déclin consécutif, du jamais vu depuis que la NAR compile des données sur le secteur en 1968, et cela marque la plus forte baisse des prix sur un an jamais enregistrée. Cependant les stocks restent à un niveau élevé. Ils ont progressé de 1,9% à 3,85 millions d’unités. “Vu le nombre de logements encore sur le marché, il serait étonnant que les prix ne continuent pas à baisser”, a averti l’économiste indépendant Joel Naroff. |
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