Airbus A350 : M. Gallois veut sous-traiter 1,8 milliard EUR de développement

 
 
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Louis Gallois, le président d’Airbus et co-président exécutif d’EADS, répond aux questions des journalistes, le 16 octobre 2006 à Toulouse (Photo : Eric Cabanis)

[28/11/2006 19:36:15] PARIS (AFP) Airbus veut faire contribuer ses sous-traitants à hauteur de 1,8 milliard d’euros au développement de son A350, a déclaré mardi son président Louis Gallois, en marge d’une audition à l’Assemblée nationale.

“Sur l’A350 (futur long-courrier d’Airbus, ndlr), nous envisageons de mettre à l’extérieur 50% de la production de l’aérostructure (squelette de l’appareil), ce qui nous permet de le confier à des partenaires qui participeront au développement. L’objectif est de 1,8 milliard d’euros”, à comparer à un coût global estimé entre 9 et 10 milliards d’euros, a déclaré M. Gallois en marge de son audition devant les Commissions des Finances et des Affaires économiques de l’Assemblée nationale.

A l’issue de cette rencontre, M. Gallois a précisé qu’il s’agissait bien de la contribution attendue des partenaires aux coûts de développement du programme, et non du chiffre d’affaires revenant aux sous-traitants.

“Je l’ai dit hier aux syndicats”, a ajouté M. Gallois au lendemain de la réunion du comité européen Airbus.

La réunion du conseil d’administration d’EADS, où devait être évoqué vendredi le lancement de l’A350, a été reportée d’une semaine en raison des difficultés des actionnaires allemands et français, DaimlerChrysler (22,5%), l’Etat français (15%) et Lagardère (7,5%) à trouver les moyens de financer ce programme, alors qu’Airbus et EADS souffrent financièrement des retards de l’avion géant A380.

Selon Patrick Ollier (UMP), président de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, “il ressort de cette audition qu’il y a une priorité aujourd’hui, c’est de lancer l’A350, et les deux commissions soutiennent M. Gallois”.

“Il est indispensable que l’on reste sur le marché des long-courriers qui représente 40% du marché mondial (en valeur, ndlr). C’est essentiel pour la survie d’Airbus” face au rival américain Boeing, a-t-il poursuivi.

Selon lui, la chancelière allemande “Angela Merkel a indiqué à M. Gallois que l’Etat allemand était prêt à intervenir”. “S’il y a des difficultés financières particulières sur le programme, il serait souhaitable que l’Etat français puisse intervenir aussi”, a-t-il estimé.

“M. Gallois attend le plus vite possible le feu vert de son conseil d’administration”, a de son côté affirmé le président de la commission des Finances, Pierre Méhaignerie (UMP).

Concernant le recours à des partenaires financiers extérieurs, il s’agit d'”éviter une dilution trop grande, qui poserait un problème de gouvernance. Il peut y avoir d’autres partenaires, mais sans diluer le capital à l’excès”, a-t-il indiqué.

A l’issue de l’audition, le député PS des Landes Henri Emannuelli a quant à lui souligné “l’étonnement des socialistes devant les atermoiements du gouvernement français sur le financement de l’A350. La décision sur l’A350 doit être prise le plus vite possible”.

 28/11/2006 19:36:15 – © 2006 AFP