Etats-Unis : la croissance révisée à la hausse au 3e trimestre, à 2,2%

 
 
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Vue du port de Miami le 6 octobre 2006 (Photo : Roberto Schmidt)

[29/11/2006 17:13:09] WASHINGTON (AFP) La croissance américaine a été révisée en hausse au troisième trimestre, mais les analystes jugent qu’il est trop tôt pour parler de reprise tandis que l’immobilier devrait continuer de freiner l’économie d’ici la fin de l’année.

Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 2,2% au lieu de 1,6% initialement annoncé (en rythme annuel), a indiqué mercredi le département du Commerce.

C’est une bonne surprise pour les analystes qui tablaient sur une hausse de 1,8% après +2,6% au trimestre précédent, et la Bourse de New York a fortement progressé dans le sillage de sa publication.

“Ces chiffres corroborent le scénario d’un atterrissage en douceur”, a estimé Sal Guatieri de BMO Financial Group.

Ils devraient aussi conforter le président de la Réserve fédérale (Fed) Ben Bernanke dans sa vision sereine de l’économie. Celui-ci avait estimé mardi que l’économie allait “croître à un rythme modéré” dans un avenir proche et revenir vers son rythme de croisière l’an prochain.

Mais les économistes soulignent que cela ne change pas la tendance de fond de l’économie, qui traverse une phase de turbulences avec le retournement du marché immobilier.

“Malgré la révision, le PIB a progressé en sous-régime au troisième trimestre, et il continue pendant le trimestre en cours”, affirme Gina Martin de Wachovia.

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La croissance américaine

L’investissement immobilier des ménages a chuté de 18% pendant l’été, ce qui marque la baisse la plus forte depuis le début 1991, à l’époque de la précédente crise traversée par le secteur.

Les premiers chiffres pour le 4e trimestre sont mitigés: mercredi le département du Commerce a annoncé une chute de 3,2% des ventes de logements neufs en octobre par rapport à septembre, accompagnée toutefois d’une hausse des prix. Dans l’ancien c’est l’inverse qui s’est produit: les reventes ont progressé mais les prix ont connu une baisse record (-3,5%) sur un an.

Selon Steven Wieting de Citigroup, l’investissement résidentiel devrait chuter de 20% pendant le trimestre en cours.

Les difficultés du secteur inquiètent les économistes car elles pourraient avoir des répercussions sévères sur la croissance en entravant l’appétit de consommation.

Pour l’instant la consommation des ménages résiste, puisqu’elle a progressé de 2,9% au troisième trimestre.

Les analystes soulignent aussi que la révision à la hausse de la croissance, pour rassurante qu’elle soit, porte aussi des ambiguïtés.

D’une part, la croissance du PIB a été plus forte parce que les entreprises ont beaucoup stocké. Mathématiquement, cela signifie qu’elles auront moins à produire au trimestre suivant pour répondre à la demande.

“Cela pourrait annoncer une croissance plus faible en fin d’année et au premier trimestre 2007”, estime Nariman Behravesh de Global Insight.

D’autre part, la révision a été possible parce que les Américains ont moins importé — une bonne nouvelle pour le déficit commercial, un peu moins bonne pour la consommation.

Or la consommation représente plus des deux tiers de la croissance américaine.

“Une croissance plus faible des importations signale une faiblesse de la demande intérieure”, note M. Behravesh.

“Nous ne sommes pas encore tirés d’affaire. Les derniers indicateurs sur l’investissement des entreprises laissent penser que celles-ci sont en train de devenir plus prudentes”, ajoute-t-il.

Les commandes de biens d’équipement ont accusé en octobre leur baisse la plus importante depuis janvier 2004 avec un recul de 5,1%.

 29/11/2006 17:13:09 – © 2006 AFP