[29/11/2006 18:51:17] PARIS (AFP) La baisse du chômage a connu une pause au mois d’octobre en France, la deuxième depuis le début de l’année, le taux de chômage stagnant à 8,8%, mais le gouvernement n’a pas remis en cause son ambition d’une réduction du nombre de chômeurs sous le seuil des deux millions en 2007. Le nombre de chômeurs de catégorie 1 (DEFM1), qui sert de baromètre officiel en France mais ne concerne que les personnes immédiatement disponibles, à la recherche d’un CDI à temps plein et ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois, a augmenté de 400 personnes en octobre, à 2.129.700 personnes. Dans le même temps, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), calculé différement et seule norme permettant des comparaisons internationales, est également resté stable comparé au mois de septembre, à 8,8% de la population active. La baisse quasi continue du chômage engagée en mars 2005 –qui a concerné 344.300 chômeurs en 21 mois– a ainsi marqué une pause pour la deuxième fois depuis le début de l’année 2006. En août, le recul du chômage avait déjà connu un coup d’arrêt, avec seulement 200 demandeurs d’emploi en moins. “Ce mois-ci, les chiffres restent donc stables. Nous en restons à 8,8% mais avec la ferme intention de reprendre la baisse”, a déclaré le Premier ministre Dominique de Villepin sur Europe 1. Il a estimé que le chiffre d’octobre n’était pas “satisfaisant” et rappelé le lancement de “nouvelles mesures incitatives en direction de ceux qui rencontrent le plus de difficultés et je pense en particulier aux jeunes”. Lors de sa conférence de presse mensuelle, mercredi matin, Dominique de Villepin avait indiqué qu'”au troisième trimestre, la croissance a marqué une pause et cela s’est répercuté sur l’emploi”. Selon le ministre de l’Emploi, Jean-Louis Borloo, cette pause n’empêche pas qu'”on reste sur un rythme normal” de baisse du chômage.
“Il y a trois mois, on a eu aussi une évolution de 0%. Mois par mois, on ne peut pas exclure un mauvais mois. On avait une grosse baisse en septembre, qui était un peu exceptionnel, on a une stagnation en octobre. Le raisonnable, c’est peut-être la moyenne pondérée des deux”, a-t-il déclaré devant la presse. A l’annonce des chiffres, quatre organisations de chômeurs (AC!, Apeis, CGT Chômeurs et MNCP) ont rappelé qu’ils manifesteront samedi “pour dénoncer une évaluation minimisée systématique des chiffres mensuels dans leur version officielle, un chômage de masse persistant et la précarisation croissante de nos vies”. Pour l’économiste Eric Heyer, le reflux de la croissance au troisième trimestre n’explique pas la faible variation, “peu significative”, d’octobre en raison d’un décalage de six à neuf mois entre le niveau de l’activité et son impact sur l’emploi. Et “si la croissance du trimestre dernier explique vraiment un mois plus tard les chiffres du chômage, cela veut dire que le marché du travail est très flexible”, a-t-il ironisé. Malgré la pause d’octobre, le gouvernement n’est pas revenu sur ses prévisions de baisse du chômage à l’avenir. Il y a un mois, le président Jacques Chirac avait assuré que le gouvernement mettait “tout en oeuvre pour que la France passe sous la barre des 8% en 2007” et ajouté que “c’est volontariste et c’est possible”. “Le taux de chômage va continuer à baisser parce qu’il suffit de créer 30.000 à 40.000 emplois par an pour le faire reculer, compte tenu des faibles variations de la population active liées au vieillissement. En 2000, il fallait créer 280.000 emplois pour commencer à faire diminuer le chômage”, selon M. Heyer. |
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