Malgré
les discours, les prix et le concept assez séduisants, plaçant
l’administration en ligne, les résultats sont
pour le moment maigres pour ne pas dire décevants.
Certes l’administration électronique est un thème d’actualité dans tous les
pays du monde, favorisant la confiance, la responsabilité et la
transparence.
Certes, l’administration électronique se distingue par un ensemble
d’avantages, dont la célérité des services (l’économie, l’efficacité et la
traçabilité), mais la mise en place de vrais services reste timide.
A
l’exception, du Guichet unique du commerce extérieur TTN de la
télédéclaration fiscale, de la télédéclaration de la CNSS ou de l’état
civil, peu de services sont réellement disponibles en Tunisie.
Il
faut noter que la signature électronique n’est pas encore reconnue et que
l’administration n’accepte pas les reçus électroniques qu’elle a elle-même délivrés.
A
titre d’exemple, dans les appels d’offres, les entreprises sont obligées
de présenter les reçus électroniques de la télédéclaration fiscale ou celle de
la CNSS à l’administration concernée, qui l’a délivrée, pour y apposer un
cachet humide et une signature !
Donc, malgré la volonté affichée, les résultats sont en dessous des
attentes. Actuellement 54% de la valeur mensuelle des déclarations fiscales
en Tunisie se font à distance, tandis que jusqu’au 31 juillet, les décisions
d’investissement à distance n’ont pas excédé 327 demandes.
De
même et depuis le début de l’année, seules 3.600 factures ont été réglées en
ligne, dont la majorité à partir de l’étranger.
Idem
pour la solution de télé rendez-vous, qui est actuellement testée dans 6
hôpitaux et ce pour réduire l’encombrement et réduire les déplacements
inutiles.
Il
faut avouer que la seule application, qui est numérisée à 100% et qui se
fait exclusivement en ligne, c’est l’inscription en ligne qui se fait grâce
à l’effort du CCK (Centre de Calcul El Khawarizmi) et la Poste tunisienne.
On peut encore citer l’école virtuelle, et l’Université Virtuelle UVT.
Mais, on est encore loin de l’intégration totale des prestations
intra-administratives, et tout document produit par l’administration, comme
l’état civil, ou copie de la CIN ne devra plus être réclamé lors de la
constitution d’un dossier ou d’une prestation.
Face
aux résultats plutôt limités, il faut avouer que l’administration
électronique reste encore en Tunisie un ensemble de slogans, malgré
l’existence -il faut l’avouer- d’une stratégie nationale claire.
Certes la première étape est atteinte, dans le sens où actuellement
l’administration électronique en Tunisie est de type informative et
d’orientation, mais il est nécessaire de passer à la relation interactive
administration-citoyen et administration-entreprise. Ce qui constitue tout
un travail législatif et réglementaire institutionnel et de culture
numérique.
Encore un effort, malgré le parc microinformatique de l’administration
(350.000 ordinateurs), avec l’achat annuel de 10.000 nouveaux postes, et un
débit de transmission de données de 1,2 gigabits.
Les
citoyens attendent impatiemment la mise en place du portail de
l’administration tunisienne, de son guichet virtuel,…