Inde : croissance de 9,2% sur un an au 3e trimestre

 
 
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Un technicien indien au travail, le 16 novembre 2006, dans une entreprise britannique implantée à Bangalore (Photo : Dibyangshu Sarkar )

[30/11/2006 10:22:26] NEW DELHI (AFP) L’économie indienne continue de progresser à un rythme effréné avec un taux de croissance de 9,2% au troisième trimestre 2006 sur un an, bien meilleur que prévu, le géant asiatique talonnant maintenant la Chine mais risquant la surchauffe.

L’Inde, dont le produit intérieur brut (PIB) pèse 780 milliards de dollars, a encore conforté sa place de deuxième économie à la croissance la plus forte au monde, juste derrière son voisin chinois, selon des chiffres officiels publiés jeudi.

Le PIB chinois –presque trois fois plus lourd que l’indien– a affiché au troisième trimestre un taux de croissance de 10,4% sur un an, en ralentissement par rapport aux trois mois précédents.

En revanche en Inde, le rythme de croissance s’accélère : l’économie avait progressé de 8,9% au deuxième trimestre 2006 sur un an. Pour le troisième trimestre, des analystes s’attendaient à un chiffre entre 8% et 8,7%.

La croissance de la quatrième économie d’Asie est dopée par les secteurs manufacturier et des services.

Les entreprises indiennes –championnes de l’informatique ou des télécommunications– dégagent trimestre après trimestre des résultats en forte hausse.

Autre signe du dynamisme économique en Inde : des groupes se lancent à l’assaut de l’Occident, à l’image du sidérurgiste Tata Steel, qui cherche à s’emparer de l’européen Corus.

Rien qu’au cours des neuf premiers mois de 2006, les sociétés indiennes se sont emparées de concurrents étrangers pour un montant de 7,2 milliards de dollars, contre 4,5 milliards en 2005.

“L’économie a enregistré la plus forte croissance au cours d’un premier semestre de tous les exercices budgétaires depuis le début des réformes économiques en 1991, et cela nous rend doublement heureux”, s’est félicité le ministre des Finances, P. Chidambaram.

Les statistiques sont calculées sur des années budgétaires (du 1er avril au 31 mars) et non sur des exercices calendaires (du 1er janvier au 31 décembre). Le troisième trimestre 2006 correspond donc au deuxième trimestre de l’année budgétaire 2006/2007.

Pour 2006/2007, le gouvernement et la banque centrale prévoient un taux de 8% contre 8,4% en 2005/2006.

Jeudi, les autorités n’ont pas relevé leurs prévisions annuelles.

“L’élan de la croissance devrait se prolonger jusqu’au prochain trimestre”, a prédit Nikhil Thacker, courtier chez UTI Securities.

“Ces chiffres battent toutes les prévisions”, a constaté Rajeev Malik, économiste chez JP Morgan Chase à Singapour.

Mais ce rythme d’expansion a contraint le gouvernement à baisser mercredi tous les prix des carburants pour tenter de juguler l’inflation, traditionnellement supérieure à 5%.

Le ministre des Finances a d’ailleurs reconnu jeudi qu’une croissance aussi rapide faisait gonfler les prix et a assuré que le gouvernement veillait au grain.

En octobre, la banque centrale –qui surveille l’inflation– avait relevé l’un de ses taux d’intérêt, avertissant que l’économie risquait la surchauffe.

Et “compte tenu de la forte croissance, la banque centrale devrait relever ses taux dans les prochains mois”, a estimé M. Thacker.

M. Thacker comme d’autres analystes n’envisagent aucun ralentissement macroéconomique à moyen terme.

Le gouvernement a promis un taux de croissance de 10% par an d’ici à 2011.

Seule Sonia Gandhi, présidente du parti du Congrès au pouvoir, a rappelé en début de semaine que l’Inde était loin d’être sortie du sous-développement, malgré sa croissance spectaculaire.

 30/11/2006 10:22:26 – © 2006 AFP