[30/11/2006 15:51:19] PARIS (AFP) Une nouvelle “pause” dans la baisse du chômage en octobre et un moral des ménages en berne après le coup d’arrêt de la croissance au troisième trimestre : le gouvernement traverse une mauvaise passe en matière économique à moins de cinq mois de la présidentielle. Le Premier ministre Dominique de Villepin a annoncé lui-même mercredi une nouvelle “pause” dans la baisse du chômage en octobre, dont le taux reste à 8,8% de la population active. Une autre mauvaise nouvelle est tombée jeudi, avec une nouvelle rechute du moral des ménages qui a perdu quatre points en un mois, après une amélioration au cours de l’été. “Il aura suffi de deux accidents sur le front du chômage (en août et en octobre) pour que les ménages français retombent dans la déprime”, commente l’économiste Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès. “Il est frappant de constater que le taux de chômage interrompt sa baisse au moment où la croissance économique est nulle et quand l’ensemble des indicateurs conjoncturels pointe vers le bas”, ajoute-t-il. L’économie française marque donc “une pause”, selon les mots utilisés par M. de Villepin. Au moment de l’annonce des mauvais chiffres de la croissance du 3e trimestre, le ministre de l’Economie Thierry Breton avait parlé d’un “trou d’air”, manière de dire l’un comme l’autre que tout cela n’est que temporaire.
M. Breton a d’ailleurs réaffirmé mercredi que la croissance serait très bonne au 4e trimestre (0,6 à 0,8%) et que le gouvernement atteindrait son objectif de 2 à 2,5% cette année, rappelant que le FMI et l’OCDE traçaient des perspectives plutôt encourageantes pour la France en 2006 et 2007. Le Premier ministre avait préparé le terrain depuis quelques jours, avertissant que la croissance nulle en France au troisième trimestre se répercuterait immanquablement sur les chiffres de l’emploi. Car ces statistiques tombent mal pour la majorité, à moins de cinq mois de la présidentielle, risquant d’effacer le bénéfice psychologique d’une période faste pour la croissance et l’emploi en début d’année. Dominique de Villepin, soucieux de montrer que l’engagement du gouvernement ne faiblit pas, a annoncé mercredi “une nouvelle donne” pour l’industrie automobile, particulièrement sinistrée, avec une enveloppe de soutien à la filière de 400 millions d’euros sur trois ans ainsi que des mesures ciblées pour les chômeurs. Mais certains économistes jugent qu’il faut aller plus loin. Pour Nicolas Bouzou, si l’on veut atteindre 7% de chômeurs, “il ne faut certainement pas s’en tenir à l’introduction d’une prime de mobilité” mais faire des réformes pour flexibiliser le marché du travail et baisser les charges sociales. Alexander Law, du cabinet d’études Xerfi, juge qu’il faudrait que le pouvoir d’achat “progresse plus fortement” et Luca Silipo (Ixis-CIB) estime qu’en plus d’une réforme du marché du travail, il manque à la France “une stratégie industrielle claire”. |
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