Les perspectives restent bonnes pour l’économie européenne malgré l’euro fort

 
 
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La croissance en Europe

[30/11/2006 15:31:21] BRUXELLES (AFP) Les indicateurs économiques publiés jeudi par la Commission européenne laissent augurer une poursuite de la reprise dans la zone euro, la nette hausse de l’euro intervenue fin novembre ne semblant pas avoir d’impact pour l’instant sur la confiance.

“Contrairement aux attentes, la zone euro continue de connaître la meilleure des situations, avec une croissance solide, une progression de l’emploi et une inflation maîtrisée”, estime Holger Schmieding, économiste de la Bank of America.

“Les (bons résultats des) indicateurs suggèrent que ce scénario idéal devrait encore durer, ajoute-il, optimiste.

De fait l’indice du climat des affaires, qui mesure la confiance des industriels, a atteint un “record historique” en novembre, tandis que celui de la confiance économique, traduisant l’opinion des entrepreneurs et des consommateurs, n’est qu’à un dixième de point de son plus haut depuis début 2001.

La Commission a aussi divulgué des estimations de croissance révisées en hausse pour les deux derniers trimestres, ainsi que des projections améliorées pour les trimestres à venir.

La croissance du troisième trimestre ressort à 2,7% sur un an (au lieu de 2,6% dans la précédente estimation). Mesurée par rapport au deuxième trimestre, l’estimation est maintenue à +0,5%, mais cela n’inquiète pas les économistes qui évoquent une “correction” logique.

La croissance a en effet été particulièrement vigoureuse au deuxième trimestre, atteignant 1% (après révision à la hausse ce jeudi).

La Commission se montre relativement optimiste pour les mois à venir, avec des projections de croissance de 0,5% à 0,6% pour chacun des trois prochains trimestres (selon la valeur médiane des fourchettes données par Bruxelles).

Ces anticipations positives font écho à celles du FMI et de l’OCDE, qui ont relevé cette semaine leurs propres prévisions pour la zone euro.

Pour compléter ce “tableau d’ensemble favorable”, selon Howard Archer, économiste de Global Insight, l’inflation de novembre, en hausse à 1,8% (contre 1,6% en octobre) reste acceptable pour la Banque centrale européenne (BCE), qui s’est fixé comme objectif “moins, mais proche de 2%”.

“Les indicateurs de confiance n’indiquent pas de risque de fléchissement pour l’économie de la zone euro”, juge David Brown, de Bear Stearns International.

Reste que ces indicateurs ont été réalisés avant la dernière poussée de fièvre de l’euro à la fin novembre.

L’euro évoluait autour de 1,32 dollar jeudi sur les marchés des changes, toujours en progression.

La France notamment s’inquiète de ce renchérissement de la monnaie unique face au billet vert et aux principales monnaies asiatiques, craignant un impact sur ses exportations. Elle s’en est ouvert aux autres pays de la zone euro en début de semaine à Bruxelles, lors de la réunion mensuelle des ministres des Finances.

La hausse quasi certaine des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) devrait contribuer à un nouveau renchérissement de l’euro face au dollar. Le principal taux directeur de la BCE devrait grimper en décembre de 3,25% à 3,50%, et monter encore à 3,75% voire 4% dans les premiers mois de 2007, selon les économistes.

Pour Holger Schmieding toutefois, “la hausse de l’euro n’est pour l’instant pas assez forte pour avoir un impact important”.

La Commission, commentant les indices de confiance, indiquait pour sa part que “la production industrielle va demeurer vigoureuse au quatrième trimestre”, alors qu’elle aurait le plus à souffrir d’un euro fort.

 30/11/2006 15:31:21 – © 2006 AFP