[30/11/2006 16:06:21] TOULOUSE (AFP) L’Airbus A380 a achevé jeudi son tour du monde via les pôles, dernier vol de sa campagne d’essais, et s’en remet désormais aux autorités européennes et américaines chargées de lui accorder sa certification, prévue à la mi-décembre. L’appareil, qui porte le numéro de série MSN-002, parti de Vancouver au Canada a atterri à 13h30 à l’aéroport de Toulouse-Blagnac après un vol d’un peu plus de 12 heures. “Le vol s’est très, très bien passé. C’était génial. L’avion a confirmé que c’était une très très belle machine confortable et silencieuse”, a déclaré à l’AFP Hugues Van Der Stichel, pilote d’essai Airbus. L’appareil, motorisé par Rolls-Royce, était parti samedi de Toulouse à destination de Johannesburg (Afrique du Sud) d’où il a décollé avec 555 tonnes, sa charge maximale au décollage, ce qui a permis “de prouver l’excellent comportement de l’A380 sur des aéroports d’altitude”, a indiqué Airbus. L’aéroport international de Tambo à Johannesburg est situé à près de 1.700 mètres d’altitude. Il s’était ensuite rendu à Sydney (Australie) après avoir survolé le pôle sud pour rejoindre ensuite Vancouver. “C’est une très belle machine qui se comporte exactement comme nous l’avions prévu”, a également estimé Claude Lelaie, qui dirige l’équipe des essais en vol. “Il était intéressant de passer sur les pôles pour tester les paramètres de navigation et de voir le comportement de l’avion sur un long vol”, a-t-il ajouté. Au cours de ce long périple, Airbus avait pour passagers quelque 80 techniciens qui ont eu pour tâche de tester fonctions et aménagements de l’avion, et un pilote de la FAA (Federal Aviation Administration), l’administration de certification américaine, était à bord de l’appareil. Des mannequins, reliés à des senseurs, avaient également été placés sur les sièges.
A chaque escale, l’appareil a pu tester sa capacité à effectuer toutes les opérations d’un appareil normal: procédures d’embarquement, ravitaillement en carburant, parking, catering, etc. “Ces essais permettent de faire des centaines de modifications. C’est comme quand vous construisez une maison, il est rare que tout soit parfait du premier coup”, a affirmé le commandant Lelaie. Ce tour du monde était le quatrième volet d’un programme de certification d’environ 150 heures de vols. Entre le 13 et le 24 novembre, l’A380 avait effectué trois vols à destination de plusieurs pays d’Asie, où se trouvent les principaux clients du très gros porteur (555 passagers dans sa version standard, plus de 800 en version charter). Il s’était rendu successivement à Singapour, où le premier exemplaire devrait être livré à Singapore Airlines (SIA) en octobre 2007, Séoul, Hong Kong, Narita (Japon) puis dans trois villes de Chine continentale. Le prototype MSN-002, qui est arrivé jeudi à Toulouse, totalise 2.600 heures de vol à son programme d’essais, dont environ 600 destinées uniquement à la certification. Pour les pilotes du centre d’essais en vol d’Airbus, le tour du monde de l’A380 marque la fin du programme de certification, mais les essais se poursuivront tout au long de l’année 2007 et au-delà. “Pour nous cela marque une étape. Mais nous avons encore beaucoup de travail devant nous”, a estimé le commandant Van der Stichel. Il faudra encore tester l’atterissage automatique et les différentes options demandées par les clients ainsi qu’obtenir des certifications pour les moteurs Engine Alliance (General Electric/Pratt and Whitney) du plus gros avion commercial du monde. |
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