Euro Disney, cible d’un projet d’offre hostile aux contours flous

 
 
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Euro Disney à Marne-la-Vallée (Photo : Mehdi Fedouach)

[30/11/2006 17:35:06] PARIS (AFP) La petite holding suisse Center-Tainment a annoncé jeudi son intention de lancer “dans les jours à venir” une offre hostile sur la société de loisirs Euro Disney, un projet dont les contours restent flous et qui a été jugé “peu crédible” par les milieux financiers.

“Nous nous attendons à une résistance très dure de la part de la direction actuelle et de l’actionnaire majoritaire”, la maison mère Walt Disney, a reconnu, d’une voix peu assurée, le PDG du groupe suisse, Ulf Werner, lors d’une conférence de presse improvisée à Paris.

L’opération, qui avait déjà été annoncée la veille dans un mystérieux message électronique envoyé à la presse, prendra la forme d’une offre publique d’échange (OPE) sur le capital flottant d’Euro Disney, soit 50,01%, a assuré M. Werner.

Euro Disney, cotée à la Bourse de Paris, est détenue à 39,8% par le groupe américain de loisirs et de médias Walt Disney et à 10% par le prince saoudien Al-Walid.

Visiblement dubitative, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a ouvert une enquête, précisant qu’aucun document n’avait été déposé auprès d’elle. M. Werner avait affirmé avoir informé jeudi matin l’AMF de son projet, tout en restant évasif sur ses modalités concrètes.

Dès mercredi soir, la direction d’Euro Disney avait indiqué qu’il n’y avait “pas eu de discussions sur l’offre” avec le groupe suisse.

Cotée sur le marché libre de Francfort, Center-Tainment est une des nombreuses sociétés boîte-aux-lettres du canton de Zoug, renommé pour ses avantages fiscaux réservés notamment aux sociétés-écrans.

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Tomas van Hagen, chef de projet de la holding Center-Tainment, le 30 novembre 2006 à Paris (Photo : Stéphane De Sakutin)

Se présentant comme un ancien banquier d’affaires, M. Werner a affiché son intention de mettre en place sa propre équipe dirigeante en cas de succès de l’offre, ce qui devrait toutefois se heurter au statut de société en commandite par actions (SCA) d’Euro Disney.

Le statut de SCA permet de dissocier gestion et propriété du capital et constitue une arme dissuasive contre les OPA. De fait, les dirigeants d’Euro Disney, présidée depuis mai 2005 par l’Américain Karl Holz, ne peuvent pas être destitués sans l’aval de Walt Disney.

“Notre objectif est de rendre Euro Disney plus rentable et de faire en sorte que les actionnaires profitent des résultats de la compagnie et ne se contentent pas seulement de payer les dettes”, a dit M. Werner.

Euro Disney, qui s’apprête à fêter l’an prochain son 15e anniversaire, est resté pour la cinquième année consécutive dans le rouge, avec une perte nette de 73,1 millions d’euros pour l’exercice 2005/06. Sa dette s’élève à 1,9 milliard d’euros.

Quant à la société suisse, elle a été introduite en Bourse en septembre “dans le seul but” d’initier une offre sur Euro Disney, ont reconnu ses dirigeants.

Le mystère reste entier quant aux actionnaires de la compagnie qui en compte “45 ou 46”. L’actionnaire principal est “une société allemande”, selon M. Werner qui n’a pas démenti par ailleurs la présence de capitaux de pays du Golfe.

 30/11/2006 17:35:06 – © 2006 AFP