Mettre l’Afrique en équations : Les outils statistiques au service du développement

Par : Tallel
 
 

afrique200200906.jpgLes
statistiques disponibles sur de nombreux pays africains sont lacunaires,
imprécises, et n’apportent aucune aide à la décision politique ou
économique : il y a urgence à promouvoir la culture de la statistique sur le
continent !

Évidemment, lorsque un
pays africain doit choisir entre le soutien à sa filière agricole,
l’aménagement de ses infrastructures routières, le financement d’une
meilleure éducation pour ses enfants, le développement du secteur de la
santé… et la mise en place d’outils statistiques performants, la tentation
est grande de faire passer avant les priorités les plus tangibles et les
mesures dont les effets seront les plus immédiats. Et bien souvent, sur
notre continent, la statistique passe à l’as.

Erreur ! Funeste
erreur ! Car c’est dans le déploiement de toutes les politiques pratiques et
concrètes, justement, que le manque d’un outil statistique fiable se fait
cruellement sentir. Comment justifier par exemple face aux bailleurs de
fonds un soutien au développement de nouvelles écoles rurales, si l’on ne
peut apporter la preuve d’une croissance démographique qui sature les
capacités existantes ? Comment prévoir les besoins de formation de médecins
ou de pharmaciens, si l’on ignore les données essentielles qui permettent de
suivre les caractéristiques et l’état des besoins sanitaires de la
population ?


Le tableau de bord
indispensable

Les statistiques sont
au quotidien le tableau de bord des gouvernants, et leur absence contraint
les politiques à naviguer au doigt mouillé, à évaluer les attentes et les
besoins à la louche. D’où des dysfonctionnements, des défauts de prévision,
des aberrations prospectives qui coûtent plus cher… que l’outil statistique
dont il aurait été utile de se doter par avance, afin de mieux calculer les
investissements indispensables, et ceux qui étaient superflus.

On pourrait presque
soutenir que les pays qui ont le plus besoin des outils d’analyse et de
prévision qu’offre la statistique sont justement les pays les moins riches,
ceux qui ne peuvent pas se permettre de gaspiller leurs moyens. Or ce sont
précisément ces pays qui souffrent le plus de l’insuffisance de la fonction
statistique.


18 novembre : Journée
africaine de la Statistique

Pour essayer
d’inverser les tendances et de promouvoir un meilleur usage des statistiques
en Afrique, la Commission économique pour l’Afrique et le Centre africain
pour la Statistique organisent le 18 novembre une Journée Africaine de la
Statistique, avec pour thème : «La planification statistique au service du
développement dynamique», et avec le soutien de l’OCDE, à travers “Paris
21
“, “Partenariat en statistiques pour le développement au 21ème
siècle”.

Et des objectifs
simples : que l’urgence de la constitution de données statistiques fiables
et complètes pour les pays africains soit intégrée à l’agenda africain du
développement, que soit élaborée très vite au sein de chaque pays une
« stratégie nationale de développement de la statistique », et que cette
stratégie puisse attirer des financements internationaux par le biais de
programmes d’assistance adaptés.


Mobilisation
nécessaire

Dans tous les pays
africains, il est donc essentiel qu’une mobilisation médiatique et civique
ait lieu, autour de la constitution d’une «Stratégie nationale de
développement de la statistique», afin que le continent puisse entrer de
plain pied dans une ère de développement maîtrisé, durable, solide, fondé
sur des bases saines. Afrik.com
ne peut que s’associer avec énergie à la célébration, le 18 novembre
prochain, de cette «Journée Africaine de la Statistique», et nous vous
invitons à suivre de près, dans chacun de nos pays, les manifestations qui
seront organisées à cette occasion.

Source :


http://www.afrik.com