BNP Paribas espère trouver en Italie la croissance qui manque en France

 
 
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Une agence BNP Paribas (Photo : Jacques Demarthon)

[01/12/2006 08:57:38] PARIS (AFP) BNP Paribas présentera vendredi à Rome sa stratégie en Italie, où elle a racheté début 2006 la sixième banque italienne BNL, une opération qui lui ouvre un second marché européen en forte croissance, à l’heure où le marché français s’essouffle.

Alors que l’espagnole BBVA avait jeté l’éponge en juillet 2005, la banque française s’était assurée du soutien de la moitié des actionnaires de BNL en février 2006 avant de lancer en avril une OPA sur le reste du capital.

Le moment était bien choisi, après la démission du gouverneur de la banque centrale italienne, Antonio Fazio, qui s’était employé à écarter tout prétendant étranger, et avant les mariages de plusieurs banques italiennes (Sanpaolo IMI et Banca Intesa, Banca Lombarda et BPU).

L’intégration de BNL, à l’issue de l’OPA bouclée fin juillet, se fera sans casse sur le plan social, a assuré mercredi un porte-parole de la banque française.

Selon un plan approuvé en septembre par les syndicats de BNL, et qui reprend les grandes lignes d’un plan antérieur au changement d’actionnaire, 2.200 personnes partiront à la retraite à l’horizon 2009, sur un total de 17.000 employés.

C’est le fonds de retraite des banques, alimenté par toutes les banques italiennes, qui prendra en charge les indemnités qui seront versés aux pré-retraités, a-t-on précisé.

Toujours sur le volet social, BNP Paribas a prévu d’embaucher 900 personnes dans les deux années à venir, dans la continuité du plan précédent qui tablait sur 600 embauches.

L’état-major de la banque française doit détailler vendredi à Rome devant les investisseurs sa stratégie, à la fois globale et par branche d’activité, et préciser le montant des synergies attendues de ce rapprochement.

Lors de l’annonce de l’opération début février, la banque les avait estimées à 400 millions (150 millions pour les revenus et 250 millions pour les coûts) et chiffré les coûts de restructuration à 450 millions.

La direction a ensuite assuré que les synergies de revenus seraient “supérieures”.

Au chapitre des investissements, BNP Paribas a prévu de débourser 250 millions pour rénover la moitié des 800 agences de BNL et d’en ouvrir 100 nouvelles.

Une campagne de publicité a été lancée à l’automne pour promouvoir la nouvelle BNL, dont le logo reproduit celui de la BNP. Les agences BNL “sont en train de passer à la nouvelle identité visuelle”, a précisé ce porte-parole.

Au troisième trimestre, le net ralentissement des résultats des banques françaises sur leur marché national ne peut que conforter BNP Paribas dans son choix de l’Italie comme “second marché domestique” en Europe de l’ouest.

Entre 2004 et 2007 en effet, l’Italie a vu sa production de crédits croître à un rythme deux fois plus rapide qu’en France (13% par an contre 6%).

Reste à savoir si BNL, qui a coûté quelque 9 milliards d’euros à BNP Paribas, se montrera à la hauteur des attentes. La banque italienne avait réalisé au 2e trimestre un produit net bancaire (chiffre d’affaires) en hausse de 2,6%, un chiffre jugé décevant. Elle s’est rattrapée au troisième avec une croissance de ses revenus de 5,2%.

 01/12/2006 08:57:38 – © 2006 AFP