[01/12/2006 15:00:48] PARIS (AFP) Le conseil d’administration du groupe d’aéronautique et de défense européen EADS réuni vendredi à Amsterdam, siège du groupe, pourrait donner le feu vert au lancement industriel de l’ A350 XWB, a-t-on appris de sources proches du conseil. Des sources proches s’attendaient à l’annonce vendredi soir de la décision de principe permettant de commencer le développement du programme, même si le financement n’était pas encore complètement bouclé. Les dix milliards d’euros nécessaires ne devraient en effet être dépensés que progressivement jusqu’à la mise en service des différentes versions entre 2012 et 2014. Le titre EADS a vivement rebondi vendredi, le marché spéculant sur le lancement. Il a rapidement franchi la barre des 23 euros (+3,56%) et à 15H30 (14H30 GMT) il s’inscrivait en hausse de 4,68% à 23,25 euros dans un marché en hausse de 0,18%. Ce programme de bi-réacteur long courrier de 250 à 350 places est capital pour Airbus, face aux Boeing 787 et 777, sur un créneau représentant 40% du marché mondial, mais le financement est épineux pour un groupe sévèrement touché par les retards de livraison de son avion géant A380. Une réunion du conseil d’administration prévue le 24 novembre avait été reportée à la dernière minute, faute d’accord entre les principaux actionnaires l’Etat français (15%), le groupe Lagardère (7,5%) et le groupe allemand Daimler-Chrysler (22,5%). Plusieurs sources proches du dossier faisaient état ces dernières heures d'”ouvertures”, de “sortie du blocage” dans les discussions entre actionnaires. Une autre source à Paris estimait que le conseil “devrait prendre la décision de lancement du programme A350”. Selon cette source, “les modalités de financement du programme ont été bouclées mais les modalités précises en particulier pour ce qui est des garanties des Etats seront définies ultérieurement”. Le président d’Airbus Louis Gallois s’est clairement prononcé en faveur du lancement du nouvel appareil A350XWB (extrawide body) à fuselage élargi, mais le constructeur ne peut financer l’ensemble du programme sur ses ressources qui vont être amputées de 6,3 milliards d’euros de trésorerie d’ici à 2010 par les difficultés de l’A380. M. Gallois a indiqué qu’il demanderait aux sous-traitants chargés des aérostructures (le squelette de l’avion) de contribuer aux coûts de développement pour 1,8 milliard d’euros, et le programme d’économies et de restructurations “Power 8” qui débute chez Airbus doit économiser cinq milliards de trésorerie d’ici à 2010 puis deux milliards par an. Il restera à obtenir des apports extérieurs importants, alors que les actionnaires privés, Lagardère et DaimlerChrysler, engagés dans une réduction de leurs participations, sont fermement opposés à une augmentation de capital. L’Etat français (15%) et les autres pays partenaires d’Airbus (Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne), sollicités pour accorder des avances remboursables ou garantir des emprunts doivent compter avec l’hostilité américaine aux aides publiques à Airbus devant l’OMC. La piste d’emprunts obligataires à hauteur de quatre milliards d’euros bénéficiant d’une garantie publique à hauteur de 30 à 40% a notamment été évoquée ces derniers jours dans la presse économique, ainsi que par le député socialiste français Henri Emmanuelli. En cas de lancement d’ici la fin 2006, le groupe a déjà prévu d’inscrire une première charge de 800 millions d’euros au titre de l’A350 sur l’exercice en cours. |
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