L’Etat italien va lâcher les commandes d’Alitalia

 
 
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Un bureau de la compagnie aérienne Alitalia, le 21 janvier 2006 à Rome (Photo : Giulio Napolitano)

[01/12/2006 18:23:41] ROME (AFP) L’Etat italien a annoncé vendredi qu’il allait céder les commandes d’Alitalia en vendant une participation d’environ 25%, à travers une procédure ouverte à tous les acquéreurs potentiels, jugeant qu’il s’agit du meilleur moyen pour sauver la compagnie de la disparition.

L’Etat, encore actionnaire à 49,9%, va céder “une participation de contrôle” via “un processus transparent et non discriminatoire” ouvert à tous les acquéreurs potentiels, a indiqué la présidence du Conseil dans un communiqué à l’issue du Conseil des ministres.

Le ministre de l’Environnement Alfonso Pecoraro Scanio a évoqué la vente d’environ 25% du groupe. L’Etat passera sous les 30% du capital, a dit de son côté le sous-secrétaire à la présidence du Conseil, Enrico Letta.

Un an après le passage de l’Etat sous les 50% du capital, cette décision constitue “l’achèvement de la privatisation de la société”, a souligné le gouvernement.

Il s’agit d’un tournant dans l’histoire de la compagnie italienne jusque-là ballotée au gré des impératifs politiques et incapable d’assainir ses finances.

L’objectif “est d’éviter la faillite d’Alitalia”, a souligné M. Pecoraro Scanio.

Le gouvernement a indiqué que le choix de l’acquéreur ne reposerait pas uniquement sur des critères financiers.

Il suivra des critères “d’intérêt général”, comme l’emploi, l’offre de services et la couverture du territoire, des critères économiques et dépendra aussi du plan industriel qui devra permettre “l’assainissement, le développement et la relance” d’Alitalia, ajoute la présidence du Conseil.

Un appel d’offres sera lancé d’ici fin décembre-début janvier et le choix de l’acquéreur sera décidé au cours des deux ou trois premiers mois de 2007, a dit le ministre des Transports Alessandro Bianchi.

Le nom du ou des futurs pilotes de la compagnie est loin d’être acquis, tant les avis divergent au sein du gouvernement.

Alitalia est déjà liée par des participations croisées de 2% avec Air France-KLM et a noué des contacts pour étudier une éventuelle fusion avec son partenaire mais le ministre du Développement économique, Pierluigi Bersani, a estimé récemment que le groupe franco-néerlandais n’avait encore proposé aucune solution satisfaisante.

La presse italienne évoque un possible intérêt de la part d’Air One, filiale de Lufthansa tandis qu’une partie de la majorité de centre-gauche, conduite par le vice-Premier ministre en charge du tourisme, Francesco Rutelli, souhaite l’entrée au capital d’investisseurs italiens, en tandem avec une grande compagnie internationale.

“Il faut un véritable entrepreneur italien, qui investisse, organise, risque, relance et ouvre, avec le gouvernement et les syndicats, une page nouvelle”, a estimé le président du patronat italien, Luca Cordero Di Montezemolo.

La perspective d’un retrait de l’Etat au profit d’investisseurs privés était accueillie positivement par les investisseurs, le titre gagnant 10,6% à 0,93 euro dans de forts volumes d’échanges.

Le changement d’actionnariat pourrait coûter son poste au président d’Alitalia, Giancarlo Cimoli, confirmé par le ministère de l’Economie en août. Très critiqué par les syndicats, son départ a été réclamé vendredi par plusieurs ministres.

“La décision prise aujourd’hui ouvre la porte de sortie pour la direction d’Alitalia, qui a failli dans sa mission”, a dit le ministre des Infrastructures, Antonio Di Pietro.

 01/12/2006 18:23:41 – © 2006 AFP