Des architectes britanniques construiront Gazprom-city à Saint-Pétersbourg

 
 
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Le projet du cabinet britannique d’architectes RMJM London Limited pour Gazprom, présenté le 8 novembre 2006 à Saint-Pétersbourg (Photo : Alexander Drozdov)

[01/12/2006 16:42:50] SAINT-PETERSBOURG (AFP) Un cabinet d’architectes britannique a été choisi vendredi pour construire le complexe ultramoderne de Gazprom à Saint-Pétersbourg, ancienne capitale impériale attachée à son classicisme et où la polémique avait fait rage autour de ce projet.

Le cabinet d’architectes RMJM London Limited a remporté le concours face à cinq concurrents pour réaliser l’ambitieux projet baptisé Gazprom-city doté d’un budget de 1,8 milliard d’euros.

Les architectes de RMJM l’imaginent comme une grande aiguille à multiples facettes changeant de couleur selon l’éclairage, une forme rappelant une petite flamme, l’emblème du géant gazier Gazprom.

L’ensemble, qui doit voir le jour avant 2016, comprend un gratte-ciel de près de 300 mètres de hauteur et un hôtel cinq étoiles sur un territoire de 70 hectares à l’embouchure de la Neva, près du centre historique de Saint-Pétersbourg.

Il sera construit dans un quartier “sinistré” de la ville, a souligné lors de l’annonce des résultats la gouverneur de Saint-Pétersbourg Valentina Matvienko.

“Pour la ville, c’est une occasion unique de changer le destin de ce quartier”, a ajouté Mme Matvienko qui faisait partie du jury avec le PDG de Gazprom Alexeï Miller, les architectes britannique Norman Foster et le japonais Kisho Kurokawa.

“C’est plus qu’un complexe architectural. Il s’agit d’un nouveau symbole de la ville qui peut avoir l’ambition de devenir une capitale économique mondiale”, a de son côté déclaré M. Miller soulignant que le projet devait modeler “une nouvelle mentalité” des Pétersbourgeois.

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Le projet du cabinet britannique présenté à la mairesse de Saint Petersbourg le 8 novembre 2006 (Photo : Alexander Drozdov)

Les représentants de RMJM n’étaient pas présents à la cérémonie mais ont déclaré par téléphone qu’ils assumaient “un travail et une responsabilité colossaux”.

Avant même que le vainqueur soit connu, le projet a suscité de vifs débats à Saint-Pétersbourg, la ville de Pierre-le-Grand, fondée en 1703 et bâtie sur un plan cohérent qui a conservé au fil des époques une parfaite unité architecturale.

Selon le sociologue Roman Moguilevski, 13,5% des habitants qui ont vu les projets des stars mondiales de l’architecture exposés à l’Academie des Beaux-Arts se sont opposés à toute construction.

“La construction d’une tour de 300 mètres, deux fois plus haute que la forteresse Pierre-et-Paul, détruira inévitablement l’harmonie historique de Saint-Pétersbourg”, critiquaient de leur côté des architectes de la ville dans une lettre ouverte aux autorités.

Même le directeur du musée de l’Ermitage, Mikhaïl Piotrovski, est entré dans la polémique et a proposé de trouver un lieu plus éloigné du centre historique pour y réaliser ce genre de projets d’architecture moderne.

La construction des bâtiments de plus de 48 mètres reste interdite dans le centre, règle que ne respectent pas les projets de Gazprom-city.

“Tous les projets avaient des défauts, il faut les revoir compte tenu la réglementation architecturale de la ville”, a assuré M. Miller.

Il s’agit d’un deuxième grand projet qui lance un défi au classicisme de Saint-Pétersbourg. En 2003, un concours pour la construction de l’annexe du théâtre Mariïsnki avait aussi fait grincer des dents de nombreux artistes et simples citoyens rétifs à la confusion des styles.

Ce concours a été remporté par le Français Dominique Perrault, mais les travaux ont pris du retard sur fond de conflit entre la direction de l’institution et l’architecte.

 01/12/2006 16:42:50 – © 2006 AFP