[01/12/2006 17:45:19] PARIS (AFP) L’Américaine Patricia Russo et le Français Serge Tchuruk, le tandem à la tête du nouveau géant des infrastructures de télécoms, Alcatel-Lucent, ont donné vendredi à Paris le coup d’envoi de leur groupe. Nouveau numéro deux mondial des infrastructures télécoms, Alcatel-Lucent, dont la fusion a été entérinée jeudi lors de conseils d’administration, a fait vendredi son entrée sur les Bourses de New York et de Paris. A Paris, le titre a terminé en baisse de 0,59% à 10,06 euros dans un marché en recul de 1,38%. A New York, le titre était à 17H00 GMT en hausse de 0,17%, à 13,30 dollars. Huit mois après l’annonce de l’opération, le nouveau groupe, qui sera de droit français avec son siège social à Paris, est “l’aboutissement d’une course d’obstacles”, a déclaré Serge Tchuruk, nouveau président du conseil d’administration. Patricia Russo, directrice générale qui devient la première femme à diriger une société du CAC 40, a reconnu qu’une “fusion crée des incertitudes chez les clients pendant quelque temps”. Elle a évoqué la possibilité pour “certains clients” de faire “une pause” dans les commandes, ou même de s’orienter vers d’autres fournisseurs, tout en insistant sur le travail fait pour réduire cette période d’incertitudes. Les deux dirigeants ont défendu les atouts de ce mariage avec un large éventail de produits (infrastructures fixes, mobiles) en tout point de la planète. M. Tchuruk a réitéré les ambitions du groupe dont l’objectif est de “croître plus vite que le marché”. Il a salué la “capacité d’innovation” d’Alcatel-Lucent, précisant que le groupe compterait sur une “force de frappe” de 23.000 ingénieurs et des investissements annuels d’environ 2,7 milliards d’euros en recherche et développement.
Le groupe doit aussi “accroître sa productivité”, a souligné M. Tchuruk qui a confirmé, sans plus de détails, qu’environ 9.000 emplois seraient supprimés sur 79.000 salariés. Ces réductions d’effectifs s’inscrivent dans le cadre d’économies de l’ordre de 1,4 milliard d’euros (1,7 milliard de dollars) par an, en année pleine, d’ici trois ans. Alcatel-Lucent va désormais occuper la deuxième place derrière l’américain Cisco mais devant le suédois Ericcson et la future alliance entre le finlandais Nokia et l’allemand Siemens. En avril, M. Tchuruk avait expliqué que la consolidation en cours chez les opérateurs téléphoniques entraînait celle des fournisseurs d’infrastructures comme Alcatel-Lucent, confrontés à une concurrence féroce des chinois. Ce mariage est aussi l’aboutissement de son pari sur le recentrage du groupe sur les activités télécoms, qui est passé par le désengagement d’Alsthom, des cessions (Cegelec, Nexans) et des coupes draconiennes dans les effectifs. Les deux sociétés fusionnées ont affiché un chiffre d’affaires combiné de 21 milliards d’euros (27,5 milliards de dollars) en 2005 et un chiffre d’affaires pro-forma de 18,6 milliards d’euros compte tenu des activités qu’Alcatel doit transférer à Thales dans le cadre de leur futur partenariat. Si Alcatel comme Lucent ont toujours pris soin de souligner qu’il s’agissait d’une “fusion entre égaux”, les actionnaires d’Alcatel détiendront dans les faits environ 60% du capital contre 40% pour ceux de Lucent. |
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