[01/12/2006 19:33:53] GRENOBLE (AFP) Les stations de sports d’hiver des Alpes françaises ont rarement eu aussi chaud durant un automne et manquent cruellement de neige en ce début décembre mais elles gardent leur sang-froid et attendent des jours meilleurs d’ici aux juteuses vacances de fin d’année. Mercredi, la grande rareté de “l’or blanc”, qui pourrait prendre fin la semaine prochaine selon Météo France, a fait une victime de marque: Val d’Isère (Savoie), contrainte d’annuler son étape de Coupe du monde masculine de ski alpin, prévue les 9 et 10 décembre avec une descente et un Super-G. “C’est la 5e fois qu’une telle situation se produit en 51 ans”, a relevé la station savoyarde dont les épreuves féminines, programmées les 16 et 17 décembre, sont à présent menacées. Si la France, dans son ensemble, baigne depuis des semaines dans la grande douceur -Météo France parle de l’automne le plus chaud de ces 50 dernières années-, les Alpes sont parmi les plus “touchées”. “Il fait très doux, c’est même impressionnant. En octobre, au-dessus de 1500-1800 m, il a fait plus chaud qu’au mois d’août. Tout le massif est concerné”, souligne Denis Debray, climatologue à Météo France Chamonix. Dans ce département de Haute-Savoie, à 2.300 mètres d’altitude, la température moyenne en octobre a été de 6,5 degrés, contre 4,8° en août. “Novembre est dans la même lignée”, ajoute M. Debray. “On a bien eu deux ou trois +coups+ de neige en altitude mais le foehn (vent de sud sec et chaud, ndlr) de ces derniers jours a tout fait fondre en dessous de 2.000 m”. En conséquence, à l’approche de l’hiver calendaire, les premiers reports d’ouverture de stations commencent à tomber, comme aux Orres et à Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes. “Du 2, on est désormais sur une ouverture le 7 décembre, mais ça pourrait encore être reporté”, explique l’Office de tourisme de Montgenèvre où, il y a deux saisons, les premiers skis avaient été chaussés un… 28 octobre. Les plus hautes stations alpines ne sont elles que partiellement épargnées. A Tignes (Savoie, 2.100 à 3.550 m), seul le glacier -ou presque- est pour l’instant accessible, comme en juin. A l’Alpe d’Huez (Isère), l’ouverture a été maintenue pour ce week-end mais là aussi, seul le glacier, au-dessus de 3.000 m, sera praticable. Malgré l’absence de manteau blanc, les stations évitent de broyer du noir. La douceur, cauchemar des stations bien plus que l’absence de précipitations, empêchait jusqu’à maintenant l’emploi des canons à neige. “Mais il y a eu un petit coup de froid ce jeudi et les canons fonctionnent”, clament Tignes et sa voisine Val d’Isère. Surtout, “l’essentiel est que la neige arrive d’ici au 22 décembre”, pour le début des vacances de Noël, affirme Dominique Vassal, directeur de la station de Villard-de-Lans (1.050-2.050 m). “On ne s’affole pas. Si elle tombe avant, c’est de l’argent de poche!”, ajoute-t-il. “Une bonne chute de neige et ça peut aller très vite. Ca s’est déjà vu”, note Pierre Kovacic, directeur de l’office de tourisme de Montgenèvre. La bonne nouvelle pourrait rapidement venir de Météo France : “On devrait changer de régime et passer à un courant de nord/nord-ouest à compter de mercredi prochain”, déclare Laurent Feuillatre, prévisionniste à Chambéry. “On se dirigerait alors vers des conditions plus hivernales”. |
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