[05/12/2006 16:18:49] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne comme la Banque centrale européenne (BCE) ont estimé mardi qu’aucun nouvel Etat membre de l’UE n’était prêt à rejoindre la zone euro pour le moment, s’en tenant à une analyse purement technique des critères d’adhésion. “Les neuf pays soumis à une évaluation (République tchèque, Estonie, Chypre, Lettonie, Hongrie, Malte, Pologne, Slovaquie et Suède) progressent en direction de la convergence, mais à des allures différentes”, explique la Commission dans un communiqué. “Pour la plupart des pays, une poursuite de la consolidation des finances publiques est nécessaire”, souligne pour sa part la BCE. Bruxelles et la BCE à Francfort publient tous les deux ans un “rapport de convergence” sur l’état de préparation des Etats membres de l’UE dont l’euro doit à terme devenir la monnaie. Cinq critères sont requis pour une adhésion à l’euro: des finances publiques saines, une convergence des taux d’inflation ainsi que des taux à long terme, l’indépendance de la banque centrale et la stabilité pendant deux ans de leur devise dans le cadre d’un mécanisme de change. Parmi les candidats, deux groupes se distinguent: les “petits” pays qui souhaitent adopter rapidement l’euro, comme les Etats baltes, mais qui enregistrent une inflation trop élevée en raison de leur forte croissance économique. Et les “grands pays”, surtout la Pologne, dont la volonté politique de rejoindre l’euro est sujette à caution et qui connaissent des déficits publics trop élevés. Tous ont repoussé leur objectif d’adhésion, sauf la Slovaquie. La Lituanie, recalée l’an dernier, la Lettonie et l’Estonie, n’espèrent plus désormais rejoindre l’euro avant 2010 au mieux, à cause de l’intransigeance de Bruxelles et Francfort sur le critère de l’inflation. Cette fermeté sur le cas lituanien avait entraîné une violente polémique, de nombreux responsables politiques comme des économistes jugeant absurde la rigidité de la Commission et de la BCE sur le respect du critère d’inflation. En Pologne, le Premier ministre Jaroslaw Kaczynski a affirmé mercredi dernier qu’une adhésion rapide à l’euro serait “nuisible” à l’économie. Il est question d’organiser un référendum sur la question en 2010. Une idée peu prisée par la Commission: “vu les expériences française et néerlandaise (les échecs des référendums sur le traité constitutionnel, ndlr), le référendum n’est pas la meilleure voie”, a estimé Amélia Torres, porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia. La Hongrie, avec son déficit public abyssal, a repoussé l’euro à 2013, et la République tchèque à 2012. Seule la Slovaquie maintient la date de 2009. En définitive, seulement deux petits pays, Chypre et Malte, apparaissent bien placés pour rejoindre l’union économique et monétaire en 2008, même s’ils ne remplissent pas encore tous les critères. “A ce stade, Chypre est bien placé et Malte semble être dans le bon chemin”, a confirmé Mme Torres. Le commissaire Almunia avait estimé jeudi que Chypre était à “l’avant-garde” des pays candidats à l’euro. Chypre doit réformer le statut de la Banque centrale, pour qu’elle soit complètement indépendante. Un projet de loi a été déposé au parlement, qui satisfait la Commission. Malte ne remplit pas tous les critères économiques, selon le rapport. Mais les prévisions économiques d’automne de la Commission, publiées début novembre, indiquaient qu’elle devrait y parvenir d’ici 2008. La Slovénie, elle, est déjà qualifiée pour lancer la monnaie unique le 1er janvier 2007. La Suède se trouve dans une situation particulière: les Suédois ont rejeté l’euro par référendum en 2003 et aucune nouvelle consultation n’est prévue pour l’heure, bien que ce pays soit tenu d’adopter la monnaie unique. Quant au Danemark et au Royaume-Uni, qui n’ont jamais souhaité adopter l’euro, ils bénéficient d’une dérogation. |
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