L’Etat italien pose ses conditions aux acquéreurs potentiels d’Alitalia

 
 
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Un avion de la compagnie Alitalia sur le tarmac de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, près de Paris (Photo : Jack Guez)

[05/12/2006 17:37:43] ROME (AFP) Le gouvernement italien a annoncé mardi qu’il allait vendre au moins 30,1% d’Alitalia, posant ses conditions aux repreneurs potentiels avec l’ambition de favoriser une reprise par des investisseurs italiens plutôt que par des compagnies étrangères.

Le ministère de l’Economie a annoncé à la surprise générale qu’il proposerait plus de 30% du capital de la compagnie aérienne, seuil qui obligera l’acquéreur à lancer une OPA sur l’ensemble de la compagnie, aux termes de la loi italienne.

Le gouvernement avait annoncé vendredi son intention de céder une participation de contrôle dans la compagnie, mais certains ministres évoquaient plutôt une cession de 25% sur les 49,9% encore aux mains de l’Etat italien.

“Nous avions parlé de la cession d’une part majoritaire et 30,1% constitue une majorité. Il me semblait juste de le préciser”, a commenté le chef du gouvernement italien, Romano Prodi.

La sélection des banques conseil est en cours et l’appel d’offres pour le rachat de la participation de l’Etat sera lancé probablement d’ici la fin de l’année.

Le ministère de l’Economie a aussi précisé les critères de sélection de l’acquéreur, qui semblent destinés à décourager d’éventuels spéculateurs.

Il demandera aux candidats des engagements sur la couverture du territoire, l’offre de services et le maintien de “l’identité nationale de la société, de son logo et de sa marque”. Il exigera aussi un “plan industriel détaillé”.

Cette annonce a profité au titre Alitalia qui a fini en hausse de plus de 6% à 1,02 euro à la bourse de Milan.

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Chiffres des compagnies aériennes

Selon la presse italienne, des consortiums conduits par des investisseurs italiens s’intéressent à Alitalia. Ainsi le patron de la compagnie Air One, Carlo Toto, chercherait à s’allier avec Banca Intesa, tandis qu’un autre consortium serait mené par l’homme d’affaires Carlo De Benedetti.

Sanpaolo IMI et Banca Intesa, qui sont en cours de fusion, vont examiner le dossier, a indiqué le président de Sanpaolo IMI, Enrico Salza, mais les deux banques se décideront sur les seuls critères financiers.

Romano Prodi avait estimé de son côté lundi qu’un rapprochement entre Air One et Alitalia ne poserait pas de problème de concurrence puisqu’Alitalia détient 40% de son marché national, contre 65% pour d’autres compagnies en Europe.

La possibilité d’une alliance avec Air France-KLM, qui ne faisait l’objet d’aucun commentaire mardi, semble actuellement plus en retrait en raison des conditions posées par la compagnie franco-néerlandaise pour reprendre Alitalia mais ne peut être exclue.

Les dirigeants d’Air France-KLM estiment notamment qu’il y a des “choix à faire” entre les deux plateformes de correspondance, Rome et Milan, sans toutefois supprimer l’une des deux, et s’interrogent sur le maintien d’un certain nombre de lignes déficitaires, deux points sur lesquels le gouvernement ne paraît pas vouloir transiger.

En revanche, le PDG d’Air France Jean-Cyril Spinetta avait promis qu’une éventuelle opération n’entraînerait pas de suppression d’emplois, actuellement 10.050, et que la marque Alitalia serait maintenue.

Alitalia est liée par des participations croisées de 2% avec Air France-KLM et a noué des contacts pour étudier une éventuelle fusion avec son partenaire.

 05/12/2006 17:37:43 – © 2006 AFP