Ouverture dominicale des magasins : nouvelle confusion avec les 24 et 31 décembre

 
 
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Une boutique de décoration à Paris (Photo : Olivier Laban-Mattei)

[06/12/2006 15:47:46] PARIS (AFP) Les 24, 31 décembre tombent un dimanche cette année et le débat autour de l’ouverture dominicale des magasins est relancé, les commerçants souhaitant travailler pendant ces journées cruciales pour leur activité alors que les syndicats y sont opposés.

Le ministre du Commerce Renaud Dutreil a affirmé mercredi qu’il trouverait “absurde” que les magasins ne soient pas ouverts le 24, veille de Noël.

“Il n’y a que deux villes qui aujourd’hui s’y sont opposées, c’est Nantes et Angers. Dans toutes les autres villes de France j’ai le sentiment que les maires permettront l’ouverture le 24” décembre, selon lui.

L’ouverture des magasins le dimanche, interdite par une loi de 1906, est un véritable serpent de mer. De nombreux commerces bravent l’interdiction et l’interprétation de la loi est rendue complexe par un foisonnement de dérogations.

“Personne ne sait ce qu’on a le droit de faire. La législation actuelle est extrêmement confuse”, juge Jacques Perrilliat, président du l’Union du grand commerce de centre ville, alors que Jérôme Bédier, président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (Carrefour, Casino, Cora …), déplore la dépendance de la profession “du bon vouloir des maires”.

La loi autorise les magasins de textiles et de chaussures à ouvrir cinq dimanches dans l’année, un droit soumis à autorisation du maire ou du préfet et souvent utilisé pour le premier dimanche des deux saisons de soldes et les fêtes de fin d’année.

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Le ministre du Commerce et des PME Renaud Dutreil, à l’Elysée à Paris, le 24 octobre 2006 (Photo : Jacques Demarthon)

Les grands magasins Galeries Lafayette, Printemps et Bon marché seront ainsi fermés le 24 puisqu’ils auront épuisé leur stock de dimanches. “Ils ont choisi les 3,10 et 17 décembre. S’il y avait plus de cinq autorisations, ils ouvriraient le 24”, souligne M. Perrilliat.

Du côté des chaînes textiles, la majorité des magasins seront fermés à Paris. En province, “tout dépendra de l’autorisation des maires. Nous ne sommes pas pour l’ouverture des magasins tous les dimanches mais nous souhaiterions avoir une plus grande liberté”, explique Jean-Marc Genis, président exécutif du Conseil national des succursalistes en habillement.

Même la Fédération nationale de l’habillement (FNH), radicalement opposée à l’ouverture des magasins le dimanche, se montre ouverte pour ces 24 et 31 décembre.

“Il y a de l’argent à prendre car les gens veulent faire des cadeaux. Jamais on ne fera une procédure à ceux qui veulent ouvrir les dimanches de décembre”, affirme Charles Melcer, président de la FNH, habituée à mener des actions en justice contre les commerces ouverts dimanche.

Les syndicats restent radicalement opposés. “A terme, c’est la disparition de la diversité de notre système de distribution qui est remis en cause, et des milliers d’emplois”, craint la CGT.

La fédération CFE-CGC dénonce de son côté une “vision consumériste” de la société, alors que la CFTC-Paris appelle les consommateurs au boycott des grandes surfaces le dimanche 24, pour protéger les droits des salariés et défendre les commerces de proximité.

 06/12/2006 15:47:46 – © 2006 AFP