EADS : l’enquête de l’AMF pour délit d’initié concerne plus de 800 personnes

 
 
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Le logo d’EADS (Photo : Frederick Florin)

[06/12/2006 15:50:53] PARIS (AFP) L’enquête de l’Autorité des marchés financiers (AMF) sur de possibles délits d’initiés au sein du groupe d’aéronautique et de défense EADS concerne plus de 800 personnes, selon le journal Le Monde daté de jeudi.

“Plus de 800 personnes ont effectué des ventes qui suscitent des interrogations”, écrit Le Monde.

L’enquête avait été déclenchée par la vente de stock-options par des dirigeants du groupe avant l’annonce en juin de retards de livraisons de l’A380, le futur avion géant d’Airbus, annonce qui avait fait plonger le cours de Bourse de 26%.

Selon le journal, le gendarme boursier français “a pu constater que des ventes sont intervenues dès l’automne 2005, sans pour autant affirmer qu’elles étaient réalisées grâce à des informations privilégiées”.

Des perquisitions ont bien été effectuées chez Airbus cette semaine, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier, confirmant des informations du Monde.

Interrogés par l’AFP, ni EADS ni l’AMF n’ont souhaité faire de commentaire.

En novembre 2005, des dirigeants d’Airbus et d’EADS comme Gustav Humbert, Noël Forgeard et Thomas Enders avaient en effet déjà vendu des stock-options, selon des notifications à l’AMF disponibles sur le site internet du groupe européen.

Toutefois, selon les premiers éléments de l’enquête, “c’est vers février-mars 2006 que la gravité des retards (de l’A380) aurait été connue et que des délits d’initiés auraient pu être commis”.

En mars, plusieurs dirigeants d’EADS avaient également levé leurs options de souscriptions d’actions, dont M. Forgeard mais aussi le directeur stratégique du groupe Jean-Paul Gut, le patron de la division Espace François Auque ainsi que Fabrice Brégier, ex-président d’Eurocopter, aujourd’hui numéro deux d’Airbus.

Les deux actionnaires de référence d’EADS, DaimlerChrysler et Lagardère, qui avaient annoncé la cession en avril d’une partie de leur participation dans le groupe, sont également visés par l’enquête de l’AMF, selon Le Monde.

Parallèlement à l’enquête des autorités financières, une information judiciaire contre X pour “délit d’initié, diffusion de fausses informations et recel sur le titre de la société” a été ouverte fin novembre par le parquet de Paris et confiée aux juges d’instruction Philippe Courroye et Xavière Simeoni.

 06/12/2006 15:50:53 – © 2006 AFP