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En tant
qu’ancien diplômé de l’IHEC Carthage et élève de M. Mohamed Kilani en 1989,
je me rappelle que l’un de ses cours portait sur «l’étude du besoin du
consommateur». Je me rappelle aussi qu’il a insisté sur le fait que le
marché doit suivre les besoins du consommateur : segmenter, analyser, créer,
innover, tester, trouver et adopter la méthode idéale pour commercialiser
les produits.
Je ne suis pas l’élève qui va donner des leçons à son professeur, mais c’est
juste pour lui rappeler qu’en cette période là, rares étaient les produits
importés, les supermarchés exposaient dans leurs rayons au plus trois à
quatre marques d’un même produit, qui étaient démunis de créativité quant à
leurs composantes qu’à leurs présentations.
Ces produits étaient issus de notre chère industrie locale qui a profité
énormément de la période de protectionnisme économique qui les a encouragés
à investir le strict minimum et à ne déployer quasiment aucun effort pour
comprendre le consommateur et ses besoins vu qu’ils n’avaient aucun autre
choix.
Seulement voilà, ces mêmes consommateurs ont commencé à devenir de plus en
plus exigeants et à connaître ce qu’ils voulaient, notre industriel qui
n’avait pas l’habitude de tout cela et s’étant trouvé devant une ouverture
commerciale dans le cadre de la mondialisation, commence à souffrir.
Je rappelle M. Kilani qu’une politique de mise à niveau de notre industrie a
été mise en place par l’Etat afin de préparer le terrain à l’industrie
locale et rendre nos produits locaux compétitifs face aux produits importés.
Certains en ont profité dans le bon sens alors que d’autres rament encore,
cela est visible à travers plusieurs produits exposés dans les rayons des
hypermarchés et qui n’ont rien à envier aux produits importés au point de
vue rapport qualité/prix et c’est finalement le consommateur maintenant qui
reste le seul juge du choix de ce qu’il veut et peut consommer.
Quant aux produits de basse qualité des marchés parallèles (qui fait le
bonheur de plusieurs), je pense que le consommateur tunisien d’aujourd’hui
est assez conscient du risque que peut engendrer ce type de produits pour
notre industrie, mais que peut-il faire sous la contrainte d’un pouvoir
d’achat qui ne suit pas le rythme de l’inflation économique ?
Je juge donc qu’un grand effort doit être fait par notre industriel qui doit
arrêter de penser au profit immédiat (manie du Ttunisien), d’investir dans
des technologies récentes afin de mieux maîtriser ses coûts et d’adopter une
politique de «re-pénétration» du marché afin d’obtenir et de maintenir une
place stable et durable de ses produits face aux importations.
D’ailleurs, c’est dans ce sens qu’a souligné M. H. Djilani, président de
l’UTICA (webmanagercenter du 06/11/2006), que nos chefs d’entreprise sont
devant un dilemme incontournable : celui du ‘’Marche ou crève !’’.
A votre avis M. Kilani, sur qui portez-vous la responsabilité en fin de
compte, les centrales d’achats, les consommateurs, les industriels ou la
politique de l’Etat en la matière?
Ali Toumi
Réaction à l’article :
Commerce : Les hypermarchés sont-ils un danger pour l’industrie nationale ?
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