Cinq ans de Chine à l’OMC : ses partenaires jugent le bilan positif

 
 
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Un chantier immobilier dans la province chinoise d’Anhui, le 3 décembre 2006

[08/12/2006 06:34:54] PEKIN (AFP) Cinq ans après son accession à l’OMC, la Chine peut s’enorgueillir d’avoir franchi un pas de géant vers l’intégration mondiale, tout en s’imposant comme une des premières économies de la planète, tandis que ses partenaires saluent un bilan positif.

Régulièrement prise à partie pour son yuan jugé sous-évalué ou ses violations des droits de la propriété, la Chine, en cinq ans de transition, n’en a pas moins accéléré fortement son ouverture sur l’extérieur entamée vingt ans plus tôt, faisant tomber nombre de barrières douanières et ouvrant aux investisseurs étrangers le commerce de gros et de détail, l’import-export, les télécommunications, l’assurance, la banque…

Elle a “joué le jeu” et “fait le travail qu’elle s’était engagée à faire”, résumait en octobre le directeur-général de l’OMC, Pascal Lamy.

Plus récemment encore, tout en fustigeant “des lacunes, par exemple sur l’accès aux marchés de certains services et sur la propriété intellectuelle”, le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson en visite à Pékin reconnaissait que “la Chine fait ce qu’elle est tenue de faire”.

“Ce qu’ils ont accompli depuis vingt ans est renversant. Ils ont dû mettre en place un énorme paquet de mesures. C’est un bon bilan”, commente le directeur de l’information de l’OMC, Keith Rockwell.

Même si les motifs de friction perdurent, l’adhésion, le 11 décembre 2001, “a été une très bonne chose pour l’Organisation mondiale du commerce”, estime ce responsable.

“La Chine est un énorme marché qui a intégré le coeur des nations et qui a désormais les mêmes règles et obligations”, ajoute-t-il.

En adhérant, “la Chine a fondamentalement accepté que le monde extérieur puisse lui dire que faire — ou ne pas faire — à l’intérieur de ses frontières”, commente un universitaire de Hong Kong, David Zweig.

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Une autoroute de Pékin, le 4 décembre 2006 (Photo : Peter Parks)

La multiplication des enquêtes anti-dumping (32 au premier semestre 2006 contre 23 sur le même période de 2005) n’est que le reflet de cette normalisation, souligne-t-on à l’OMC ou à l’ambassade de l’Union européenne en Chine.

De son côté, la Chine n’a cessé depuis 2001 d’accumuler les records, pour devenir la quatrième économie de la planète et le troisième exportateur mondial, non sans provoquer quelques ondes de choc chez ses partenaires.

“La plus grande transformation a été le volume des échanges”, souligne Li Zhongzhou, un économiste du programme sino-européen pour l’intégration de la Chine dans le système commercial mondial.

Le commerce extérieur chinois a triplé, passant de 509,7 milliards de dollars en 2001 à 1.422 milliards en 2005. L’excédent a plus que quadruplé durant cette période, de 22,5 milliards à 102 milliards l’année dernière.

Pour le grand bénéfice des compagnies étrangères: environ 60% des exportations chinoises sortent d’usines à capitaux étrangers.

“La Chine s’est servie de son accession (à l’OMC) pour accélérer son propre processus de réformes (…) Elle y a gagné en compétitivité. Elle est devenue encore plus attractive pour les investissements étrangers. Même s’il est difficile de quantifier l’impact de cette adhésion, nul doute que cela a servi de catalyseur”, dit Keith Rockwell.

“L’accession (à l’OMC) nous a ouvert un vaste marché, a stabilisé nos relations avec les Etats-Unis, a mis une grande pression sur nos entreprises les poussant à plus de compétitivité et s’internationaliser. Enfin, cela a mis à bas certains monopoles, pour le bien des consommateurs”, résume Long Yongtu, qui fut un des principaux négociateurs chinois.

“Bien sûr, l’économie de marché a aussi créé des perdants”, reconnaît Li Zhongzhou, évoquant la masse de licenciés des entreprises les moins performantes, ou la situation contrastée des paysans chinois.

 08/12/2006 06:34:54 – © 2006 AFP