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[08/12/2006 14:31:21] TOKYO (AFP) La croissance japonaise au troisième trimestre a été révisée en forte baisse et les investissements des entreprises se sont essoufflés en octobre, ravivant les craintes de perte de vitesse de la deuxième économie mondiale, selon des statistiques officielles publiées vendredi. Sur le trimestre de juillet à septembre, le produit intérieur brut (PIB) japonais n’a finalement augmenté que de 0,8% en rythme annuel, alors que la croissance avait été initialement estimée à 2,0%. Si la contribution positive du commerce extérieur est confirmée, les investissements en capital des entreprises ont été moindres que ce qui avait été annoncé dans un premier temps. La consommation des ménages s’est avérée encore plus médiocre que le chiffre publié initialement. Par ailleurs, les commandes de biens d’équipement du secteur privé au Japon, un bon indicateur de l’investissement en capital, n’ont augmenté que de 2,8% en octobre par rapport à septembre, alors que les économistes tablaient sur une hausse de 5,7%. Ces statistiques s’ajoutent à d’autres chiffres décevants pour octobre, comme une dixième baisse mensuelle d’affilée de la consommation des ménages, et surtout une hausse des prix à la consommation de seulement 0,1% qui ramène le Japon aux portes de la déflation. Le gouvernement a toutefois affirmé que ces mauvaises nouvelles ne menaçaient pas la bonne santé de l’économie nippone, qui vit actuellement sa plus longue phase d’expansion depuis la Seconde Guerre mondiale. “Nous ne craignons aucune interruption de la reprise économique”, a assuré la ministre de la Politique économique et budgétaire, Hiroko Ota. La révision à la baisse de la croissance du PIB a déçu les investisseurs à la Bourse de Tokyo, où l’indice Nikkei a terminé vendredi en repli de 0,34%. Les économistes, qui avaient tous jugé beaucoup trop optimiste la première estimation de la croissance le 14 novembre, ne se sont pas déclarés surpris. “Les profonds changements dans l’histoire du PIB japonais laissent à penser que la récente reprise est nettement plus faible que ce que l’on croyait auparavant”, a commenté Richard Jerram, économiste chez Macquarie Securities. “Après un pic au premier trimestre 2006, le PIB tend à ralentir sa progression en raison de la faiblesse de la demande privée”, a constaté Akira Maekawa, économiste chez UBS, selon qui “la croissance restera molle pour le moment en raison du ralentissement à venir des exportations et de l’investissement”. M. Jerram conseille toutefois “de ne pas prendre trop au sérieux les chiffres du PIB car ils sont sans cesse révisés et n’ont pas la réputation de refléter correctement les fondamentaux de l’économie, lesquels sont beaucoup plus solides que ce que les statistiques suggèrent”. Un avis que partage la Banque du Japon (BoJ), qui a multiplié ces dernières semaines les signes avant-coureurs de resserrement monétaire sans faire le moindre cas des multiples indicateurs défavorables. La BoJ a mis fin en juillet à la politique de taux zéro qu’elle menait depuis 2001 en relevant son taux directeur d’un quart de point. Elle n’a pas exclu de procéder à un nouvelle hausse en décembre ou début 2007. “Nous ne pensons pas que les chiffres du PIB affecteront la décision politique de la BoJ. Un récent discours du gouverneur (Toshihiko) Fukui a clairement montré qu’elle doute de la fiabilité des chiffres de la consommation”, a expliqué M. Jerram, qui estime qu’un relèvement en décembre “tient toujours la corde”. “Une hausse des taux non justifiée par les indicateurs économiques semble de plus en plus probable”, a jugé Kenro Kawano, spécialiste des taux d’intérêt au Crédit Suisse, qui parie sur janvier. |
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