[08/12/2006 14:39:56] SAINT-GÉNIÈS-DES-MOURGUES (AFP) Dominique de Villepin s’est rendu vendredi dans l’Hérault pour annoncer des mesures de soutien, sociales et fiscales, à la filière viticole, durement touchée par la crise, sans toutefois pleinement convaincre les professionnels présents. Lors d’une visite dans une cave coopérative à Saint-Géniès-des-Mourgues, près de Montpellier, au coeur de la première région productrice de vin en France, le Premier ministre a assuré que le gouvernement était “pleinement mobilisé” pour aider le secteur à “passer ce cap difficile”. Pour leur permettre de faire face à leurs problèmes de trésorerie, il a proposé que les exploitations en difficulté bénéficient d’une “remise intégrale de la taxe sur le foncier non bâti due au titre de l’année 2006”. “Comme en 2005, elle sera accordée dans la quasi-totalité des dossiers”, a-t-il promis. Le chef du gouvernement, qui s’est targué d’être “le premier Premier ministre à être venu dans une cave” du département, a également précisé que le gouvernement étudiait le report des cotisations sociales des exploitations les plus fragilisées, “à hauteur de 100% du montant de ces cotisations”, contre 60% actuellement. Afin de résoudre les problèmes de stocks, M. de Villepin a souhaité que les viticulteurs de la région puissent souscrire “à la distillation +alcool de bouche+”, ouverte depuis le 1er octobre.
Le ministre de l’Agriculture Dominique Bussereau, présent à ses côtés, et Jean-François Copé (Budget) “prendront sans délai des mesures de soutien aux entreprises pour leur permettre d’adapter leur production au marché”, a-t-il dit. Au total, selon M. de Villepin, la filière aura bénéficié en 2006 “de près de 100 millions d’euros d’aides exceptionnelles” de l’Etat. Cependant, les exploitants présents, au nombre d’une trentaine, n’ont pas caché leur déception. “Ce sont des miettes. Villepin n’a rien compris à nos problèmes. Nous ressentons beaucoup d’amertume. L’Etat français ne soutient pas la viticulture méditerranéenne. Je pense que les viticulteurs vont mal réagir”, a affirmé à la presse Michel Allemand, porte-parole des Vignerons indépendants du Gard. Selon M. Allemand, plus encore que des aides financières, la viticulture française, déjà en proie à un vaste plan d’arrachage de ceps de vigne, attend du gouvernement qu’il “tape du poing sur la table européenne” pour qu’au sein de l’UE, tous les pays soient à égalité en matière de conditions de production et d’exportation. “Les viticulteurs du midi sont en train de mourir”, a lancé un de ses collègues en regrettant qu’on ne prenne au sérieux la profession que “lorsqu’elle franchit les limites de la légalité”, à travers des opérations coup de poing. “C’est une goutte d’eau. C’est toujours des promesses et jamais des actes”, a renchéri un autre viticulteur de la région. |
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