[09/12/2006 13:37:09] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a repris des couleurs grâce au discours jugé “modéré” de la Banque centrale européenne (BCE) sur ses taux d’intérêts, va se focaliser la semaine prochaine sur une réunion de la Réserve fédérale américaine, en pleine incertitude sur ses intentions en 2007. Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a gagné 2,48% pour terminer à 5.384,16 points, portant sa progression depuis le début de l’année à 14,19%. L’indice parisien vedette s’est ainsi rapproché des meilleurs niveaux depuis 2001 qu’il avait atteints à la mi-novembre avant de se replier sous l’effet de prises de bénéfices et d’inquiétudes alimentées par la montée de l’euro. Selon des courtiers, les investisseurs ont été globalement soulagés par la réunion de la BCE jeudi. Elle a certes relevé comme prévu son principal taux directeur d’un quart de point à 3,50% et laissé la porte ouverte à de nouveaux relèvements de taux d’intérêt l’an prochain. Mais certains économistes ont jugé son discours plutôt modéré et attendent désormais une pause des taux jusqu’en février ou mars. “Dans un environnement plus incertain, il se pourrait que la BCE se mette à nouveau à espacer un peu ses actions”, estime ainsi Bruno Cavalier, économiste au Crédit Agricole, qui pense que “la BCE va monter ses taux d’intérêt jusqu’à 4% d’ici le milieu de l’année prochaine”, puis les maintenir probablement à ce niveau jusqu’en 2008. Après Francfort (siège de la BCE), l’attention va désormais se tourner de l’autre côté de l’Atlantique, dans un climat de prudence qui risque de freiner l’ardeur des investisseurs. “La réunion du comité de politique monétaire de la Fed sera le grand rendez-vous de la semaine prochain, tout le reste passera au second plan”, explique un courtier d’une grande banque française. Pour Mark Cliffe, économiste chez ING, “comme les marchés sont fortement convaincus que la Fed maintiendra ses taux inchangés mardi prochain, l’attention va se porter sur les indicateurs et les perspectives de taux d’intérêt en 2007”. En effet, la banque centrale américaine semble à la croisée des chemins: après un long cycle de relèvements, elle a maintenu ses taux à 5,25% depuis juin et tous les intervenants se demandent quand elle se décidera à les abaisser. Or les statistiques économiques récentes, dont les créations d’emploi en novembre qui sont ressorties supérieures aux attentes, semblent montrer que la chute du marché immobilier américain ne s’est pas encore transmise au reste de l’économie. Ce qui pourrait pousser la Fed à attendre encore avant de procéder à une baisse de ses taux d’intérêt. Alors que la fin d’année s’approche, les spécialistes de la Bourse commencent par ailleurs à établir leurs prévisions pour 2007. Si des risques comme la hausse de l’euro, le pétrole et le ralentissement de la croissance américaine devraient peser l’an prochain, ils restent en majorité confiants, estimant que le CAC 40 garde à ses niveaux actuels une marge de progression. Aurel Leven table ainsi sur un CAC 40 à 5.800 points au troisième trimestre 2007, tandis que pour Natixis, l’indice parisien pourrait finir l’année prochaine à plus de 6.200 points. |
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