Décès de Francis Mayer, directeur général de la Caisse des Dépôts

 
 
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Francis Mayer, directeur général de la Caisse des Dépôts, le 21 avril 2005 à Paris (Photo : Jean Ayissi)

[09/12/2006 20:29:40] PARIS (AFP) Francis Mayer, décédé samedi à l’âge de 56 ans des suites d’une longue maladie, était directeur général de la Caisse des Dépôts (CDC) depuis quatre ans, une puissante institution souvent décrite comme le “bras financier” de l’Etat.

C’est le secrétaire général de la CDC, Jean Sebeyran, entouré du comité de direction, qui assurera la suppléance à la tête de l’institution de la rue de Lille jusqu’à la nomination d’un successeur par décret du président de la République.

M. Mayer est décédé samedi “au matin, à Paris”, a indiqué le groupe. Il était apparu en public pour la dernière fois début novembre lors de la célébration des 190 ans de la Caisse des Dépôts, en présence de Jacques Chirac.

Le ministre de l’Economie Thierry Breton a salué son “courage et son dévouement” au service de “l’intérêt général”.

“C’était un homme d’une grande finesse et d’une grande intelligence”, a pour sa part commenté le ministre des PME Renaud Dutreil, louant son “engagement en faveur des PME”. La CDC est le pivot du programme de soutien aux PME innovantes France Investissement, et va y investir 2 milliards d’euros en six ans.

Nommé à la tête de la “Caisse” par l’Elysée en décembre 2002, Francis Mayer a su parachever la politique amorcée par son précesseur Daniel Lebègue pour moderniser un établissement public créé en 1816, souvent décrit comme le “bras financier” de l’Etat.

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Jacques Chirac et Francis Mayer, directeur général de la Caisse des Dépôts, le 8 novembre 2006 à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

La Caisse gère plusieurs dizaines de milliards d’euros (dont les fonds du Livret A), investit sous forme de participations dans les plus grands groupes français et assure plusieurs missions d’intérêt général, dont le financement du logement social.

Ce puissant établissement est actionnaire minoritaire de la totalité des entreprises du CAC 40, ce qui en fait un outil de contre-pouvoir dans la gouvernance des grands groupes français.

Fin stratège au tempérament d’acier, Francis Mayer a su valoriser les métiers de la Caisse au sein de filiales, à l’instar d’Icade (immobilier). Il a simplifié la hiérarchie en plaçant chaque directeur de filiale ou de métier sous sa responsabilité directe.

A son arrivée, ce négociateur hors pair sort la CDC de l’impasse dans laquelle elle se trouvait avec la Caisse d’Epargne au sujet de l’avenir d’Ixis, filiale d’investissement et de gestion d’actifs commune, en cédant la part de la CDC contre 35% du capital de l’Ecureuil.

Mayer prendra comme un coup de poignard dans le dos la volte-face de Charles Milhaud, le patron de l’Ecureuil, qui a négocié à son insu le rapprochement des Caisses d’Epargne et des Banques Populaires au sein de Natixis.

Il décide la sortie du nouvel ensemble, cédant les 35% de la CDC dans l’Ecureuil au prix fort: 7 milliards d’euros.

Alsacien d’origine modeste, Francis Mayer a d’abord enseigné l’allemand avant d’intégrer le Trésor à sa sortie de l’Ena: il y grimpe les échelons de 1979 à 1997, à part un intermède de deux ans à la Banque Mondiale.

De 1997 à 1999, il préside le Club de Paris, puis est nommé vice-président de la Banque européenne d’investissement, où il demeure jusqu’en 2002.

Ces derniers mois, Francis Mayer s’était notamment battu pour que l’institution qu’il dirigeait conserve la gérance des encours du Livret A, principale source de financement du logement social en France, alors que la Commission européenne pourrait exiger l’ouverture de sa distribution à toutes les institutions bancaires.

 09/12/2006 20:29:40 – © 2006 AFP