Safran : arrivée de Francis Mer pour enterrer la “guerre des chefs”

 
 
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L’ancien industriel et ministre des Finances Francis Mer, le 8 février 2005 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

[11/12/2006 18:11:11] PARIS (AFP) La “guerre des chefs” qui déchirait le groupe Safran depuis plusieurs mois pourrait connaître son épilogue avec le départ en deux temps de ses principaux protagonistes, Jean-Paul Béchat et avant lui Mario Colaiacovo, qui sera remplacé par l’ex-ministre des Finances Francis Mer.

Le président du conseil de surveillance du groupe de haute technologie, M. Colaiacovo, “quittera ses fonctions le 15 janvier 2007” mais “demeurera membre du conseil”, a annoncé lundi Safran dans un communiqué.

Pour lui succéder, “l’Etat proposera la cooptation de Francis Mer au conseil de surveillance du 12 décembre, puis son élection comme président à effet du 15 janvier”, a déclaré lundi à l’AFP un porte-parole du ministère de l’Economie.

Avec 30,8% du capital, l’Etat est le premier actionnaire de Safran, issu de la fusion en 2005 du motoriste aéronautique Snecma et de l’électronicien Sagem.

Durant sa carrière industrielle, M. Mer a réussi à marier les deux pôles rivaux de la sidérurgie française, Usinor et Sacilor.

Le patron du directoire de Safran, Jean-Paul Béchat, quittera ses fonctions lorsqu’il aura atteint 65 ans, le 2 septembre 2007. Une référence à l’âge de la retraite qui cache un départ anticipé: l’intéressé espérait conserver ses fonctions jusqu’en 2009.

Une lutte intestine opposait depuis plusieurs mois M. Béchat, ex-président de Snecma, à M. Colaiacovo, ancien patron de Sagem, qui a donné lieu à une bataille de rumeurs et des départs en série, dont celui, en août, de Grégoire Olivier, membre du directoire parti présider Faurecia (groupe PSA).

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Le président du directoire du groupe de haute technologie Safran, Jean-Paul Béchat, le 13 septembre 2006 à Paris

Le conseil de surveillance programmé mardi se penchera sur l’évolution du directoire, qui doit être renforcé par l’arrivée d’au moins une personne, voire de plusieurs, aux côtés de M. Béchat.

Le nom de Xavier Lagarde, directeur de la branche communications et ex-Sagem, cité par Le Monde, est considéré comme une “possiblité crédible”, selon un proche du groupement des actionnaires salariés, lui-même proche des anciens de Sagem, qui revendique 15% du capital sur les 19,6% détenus par les salariés.

Quant au prochain patron du directoire de Safran, le temps presse moins et rien n’est tranché. Mais “il y a un consensus sur le nom” de Patrick Buffet, qui convient à la fois à Bercy, au ministère de la Défense et aux actionnaires salariés, indique-t-on de source proche du dossier.

Délégué général et membre du comité exécutif de Suez, M. Buffet est ingénieur des Mines, comme Francis Mer et Anne Lauvergeon, la patronne d’Areva, également vice-présidente du conseil de surveillance de Safran.

Dernier rebondissement d’une longue crise, le départ en deux temps des protagonistes est le fruit d’intense négociations entre l’Etat et les actionaires salariés. Le climat délétère au sein du groupe s’est encore détérioré vendredi, avec l’annonce par Safran d’irrégularités comptables découvertes dans la filiale Sagem Défense Sécurité, qui pourraient affecter ses comptes à hauteur de 100 millions d’euros .

A la Bourse de Paris, le titre, maltraité à l’ouverture par les perspectives négatives sur les résultats, s’est ressaisi à l’annonce des futurs changements de direction chez Safran, avant de se stabiliser à la clôture (-0,06%) à 16,78 euros.

 11/12/2006 18:11:11 – © 2006 AFP