[11/12/2006 11:13:29] PARIS (AFP) Le Premier ministre Dominique de Villepin a appelé lundi à “clarifier les rôles” concernant l’action de la Banque centrale européenne (BCE), en plein débat en France sur le niveau élevé de l’euro. “Il y a une volonté politique à affirmer”, a-t-il dit sur France Inter, souhaitant “une clarification des rôles”. Selon M. de Villepin, “la banque centrale a une responsabilité première pour lutter contre la hausse des prix et contre l’inflation”, mais il s’agit de “clarifier les responsabilités dans le domaine de la politique des changes”. “C’est en récupérant des marges de manoeuvre et de souveraineté que les Etats pourront faire davantage”, a-t-il poursuivi, jugeant qu’il fallait “mieux coordonner les travaux de l’Eurogroupe et la Banque centrale européenne”. “Il faut remettre les choses sur la table, redéfinir les fonctions de chacun”, a souhaité le chef du gouvernement qui a dit compter sur “la bonne volonté de tous les Etats, sachant que tous ne partagent pas le même sentiment”. “Il y a des Etats qui s’accomodent de la situation actuelle, il se trouve que pour la France, ce n’est pas une situation favorable”, a-t-il conclu. Le chef du gouvernement a par ailleurs évoqué “le sentiment de frustration qu’éprouvent les Français” concernant la hausse des prix. “C’est pour cela que j’ai demandé que l’on établisse un nouvel indicateur afin que nous sortions des polémiques stériles”, a-t-il rappelé. L’objectif, pour lui, est de disposer “d’indicateurs qui permettent de mesurer véritablement le pouvoir d’achat des Français, la réalité de l’inflation” en tenant compte de “l’évolution de la société” avec l’expression de nouveaux besoins, comme le téléphone portable ou l’internet haut débit. Les deux favoris des sondages pour la présidentielle, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, ont appelé à un changement de l’indice des prix et s’en sont pris ces derniers mois à la BCE et l’euro fort, accusé de freiner les exportations et donc la croissance. Une remise en cause de l’indépendance de la banque centrale supposerait une révision des traités européens, qui interdisent toute interférence des Etats membres de la zone euro dans la conduite de la politique monétaire par la BCE. |
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