[13/12/2006 07:32:23] ATSUGI (AFP) Un dessinateur compose une image sur une tablette informatique tandis qu’à côté de lui, un travailleur met minutieusement la dernière main à une voiture en argile grandeur nature: bienvenue au futuriste QG du design de Nissan, inauguré cette semaine. Installé à Atsugi, dans la tentaculaire banlieue de Tokyo, cet immense studio de 42.000 mètres carrés, où s’affaireront 600 créateurs et assistants, marie les méthodes traditionnelles avec l’imagerie virtuelle la plus avancée. A l’abri des yeux trop curieux. En ouvrant ce temple du design, Nissan entend réinvestir dans la création une partie de ses bénéfices record dégagés ces dernières années, afin d’accélérer le développement et la commercialisation de ses nouveaux modèles. Autrefois critiqué pour la banalité de ses voitures autant que pour ses piètres performances financières, le deuxième constructeur automobile nippon aujourd’hui revenu à la prospérité s’est lancé en 2001 dans un vaste programme visant à ramener l’imagination au pouvoir et à moderniser ses studios. Nissan est désormais doté de six centres de design dans le monde (deux au Japon, deux aux Etats-Unis, un en Grande-Bretagne et un à Taïwan). Le studio d’Atsugi sera le quartier général mondial du groupe en la matière. Pour faciliter les échanges, cette “usine à imagination” est compartimentée par projet, de telle sorte que les dessinateurs travaillent dans la même pièce que les ingénieurs ou les responsables du planning stratégique.
Pour se “ressourcer”, les artistes en panne de créativité peuvent se rendre à tout moment dans la “galerie des informations” où sont exposées les toutes dernières tendances mondiales en matière de design. Car il n’est pas facile d’alimenter constamment la pompe à créativité de façon à attirer sans cesse de nouveaux clients par des concepts étonnants, reconnaît Shiko Nakamura, le “directeur créatif” de Nissan. “Un designer doit être inspiré par beaucoup de choses. Par l’automobile, l’architecture, l’ameublement, le graphisme ou même la nature”, même si au bout du compte “la création est toujours l’oeuvre de personnes”, explique-t-il à l’AFP. Le PDG de Nissan, Carlos Ghosn, reconnaît qu’à son arrivée, en 1999, il a trouvé un groupe qui avait longtemps négligé d’investir dans le design. Rebutés par des voitures ultra solides mais donnant peu à rêver, les clients fuyaient vers la concurrence, ce qui a contribué aux graves soucis financiers du constructeur. “En 1999, nos designers étaient très motivés. Ils avaient la passion, mais pas beaucoup d’outils pour l’exprimer”, se souvient M. Ghosn, qui est devenu aussi le patron du constructeur français Renault. “Les outils n’étaient tout simplement pas là”, et développer le moindre véhicule “prenait trop longtemps. Nous n’avions pas un bon système d’information, ni assez d’ordinateurs”, poursuit-il. Après avoir corrigé cette tendance, Nissan s’est rattrapé en dévoilant l’an dernier une des voitures conceptuelles les plus surprenantes de ces dernières années: la “Pivo”, dont la cabine peut pivoter à 360 degrés afin de faciliter les manoeuvres (en éliminant notamment la nécessité de faire marche-arrière). Cette petite voiture électrique, qui ressemble à un oeuf monté sur un chariot, roule indifféremment dans un sens comme dans l’autre selon la position de la cabine. Et ses capots comportent des coussins pour que l’on puisse s’asseoir confortablement dessus lorsque la voiture est à l’arrêt. |
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