[13/12/2006 14:46:58] TOKYO (AFP) Un tribunal de Kyoto, dans l’ouest du Japon, a condamné mercredi à une amende le créateur du populaire logiciel d’échange de fichiers entre internautes Winny, qui a été reconnu coupable de piratage mais ne sera pas incarcéré comme le réclamait le procureur. M. Isamu Kaneko, 36 ans, a écopé d’une amende de 1,5 million de yens (9.800 euros). Le parquet avait requis un an de prison ferme. Winny est un programme d’échange de fichiers qui permet à deux ordinateurs reliés à l’internet de communiquer directement l’un avec l’autre, de façon totalement anonyme et sans passer par un serveur central. Selon la justice nippone, ce logiciel, qui peut être obtenu gratuitement et qui équipe encore environ 450.000 ordinateurs au Japon, facilite le piratage de musique et de films et les échanges de matériel pornographique illicite. En outre, le programme comporte des défauts de conception qui ont été à la source de plusieurs cas de diffusions accidentelles d’informations confidentielles provenant d’ordinateurs gouvernementaux, sur lesquels les utilisateurs avaient imprudemment installé Winny à des fins personnelles. Le ministère public accusait M. Kaneko d’avoir sciemment cherché à détruire l’ensemble du système de protection de la propriété intellectuelle au Japon. Le prévenu, qui avait plaidé non coupable, soutenait de son côté qu’il ne saurait être tenu responsable des actes illégaux commis par les utilisateurs du proramme de son invention. Le tribunal lui a donné tort. En inventant Winny, M. Kaneko “savait pertinemment que le logiciel serait largement employé pour violer la propriété intellectuelle”, a déclaré le juge Makoto Himuro dans son verdict, estimant que 90% des fichiers échangés au moyen de Winny le sont de façon illégale. M. Kaneko, un assistant de recherche à l’université de Tokyo devenu très populaire dans le milieu des mordus de l’informatique et d’internet depuis son arrestation en 2004, a cependant échappé à la prison, le juge ayant estimé qu’il était en voie de réhabilitation. C’est la première fois que la justice japonaise statue sur le problème posé par les logiciels d’échange de fichiers. |
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