Hypermarchés et le combat avec des moulins à vent

 

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Votre article a suscité mon intérêt et surtout les riches observations qu’a
apportées M. Yvon J. Vache, et je souhaite joindre mon point de vue sur la
question.

 

Ancien responsable au sein du pionnier des hypermarchés en Tunisie et actuel
responsable GMS au sein de la direction centrale d’un groupe de renommée, je
confirme l’actualité de cette question que se posent plusieurs industriels
quant à l’intérêt de continuer à travailler avec le circuit de la
distribution moderne (car je ne comprends pas la dichotomie que fait M.
Kilani quand ils parlent uniquement des hypermarchés) avec toutes les
contraintes que présentent leurs conditions de négociation.

 

La réponse à cette question est à mon avis semblable à celle que se posaient
certain quant à l’intérêt d’accepter ou de refuser la mondialisation. Ces
deux phénomènes que sont la mondialisation et la grande distribution sont
des réalités inéluctables et vouloir revenir en arrière en pensant à arrêter
toute collaboration avec le commerce moderne relève du combat avec des
moulins à vent.

 

Recourir systématiquement et aussi rapidement à l’intervention de l’Etat est
surprenant surtout émanant d’une personne qui enseigne une discipline aussi
créative que le marketing. Un simple coup d’oeil sur les bases de données
que possèdent des enseignes telles que Promogro et Carrefour ainsi que leur
panier moyen permettent de constater que le coeur de cible de ces enseignes
est loin d’être des clients à fort pouvoir d’achat.

 

La moyenne des budgets consentis entre marges arrières et avant et
ristournes par les industriels est en deçà des 25% qu’avance M. Kilani. Les
produits importés qui envahissent les rayons ne sont qu’un stimulus pour nos
industriels locaux pour doubler d’effort et de créativité pour faire face
aux futurs démantèlement tarifaires qu’augurent les grandes surfaces par
leurs importations massives.

 

Très brièvement, les industriels doivent se munir de nouvelles armes et
comprendre que pour réussir le défi du commerce moderne le bon sens ne fait
plus l’affaire, revoir les mécanismes de travail et les réflexes des
départements GMS ainsi que les formations dans l’art de négocier est plus
qu’impératif. La donne a changé, aux industriels de s’y adapter.

 

A bon entendeur…

 

Marouene Jéziri

 


Réaction à l’article :
Commerce : Les hypermarchés sont-ils un danger pour l’industrie nationale ?

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