[14/12/2006 16:36:52] GENEVE (AFP) Le suisse Nestlé, numéro un mondial de l’agro-alimentaire mondiale, va devenir aussi numéro deux de la nutritrion pour la santé avec la reprise des activités du groupe pharmaceutique suisse Novartis dans ce secteur en forte croissance. Les deux groupes ont précisé que la transaction de 2,525 milliards de dollars serait conclue au deuxième semestre de l’année prochaine, une fois obtenu le feu vert des autorités de la concurrence. La filiale Medical Nutrition de Novartis est numéro deux mondial dans les activités liées aux aliments et compléments nutritionnels derrière l’Américain Abbot. Elle produit aussi du matériel médical destiné à la nutrition des malades. Son acquisition “est un pas très important pour le groupe Nestlé dans sa transformation stratégique en une société de nutrition, de santé et de bien-être”, s’est félicité le PDG du géant suisse, Peter Brabeck. Medical Nutrition devrait réaliser un chiffre d’affaires net d’environ 950 millions de dollars en 2006 et un résultat opérationnel de 90 millions. Basée à Gland (ouest de la Suisse), la filiale emploie environ 2.000 personnes dans 40 pays. La nutrition médicale prend la forme de nourriture en briques, ou hyperprotéinée, donnée aux malades qui ne peuvent plus manger normalement. Nestlé a reconnu dans un communiqué qu’il ne jouait jusqu’à présent qu’un rôle “secondaire” dans ce “segment en forte croissance et rentable” avec sa division Nestlé Nutrition, dont le chiffre d’affaires représente un peu moins de la moitié de celui de la filiale de Novartis. Par cette acquisition, le groupe renforce ses capacités en matière de recherche et de développement, a-t-il souligné. Les activités de la filiale de Novartis sont “complémentaires” de celles de Nestlé, tant par leur répartition géographique que par les gammes de produits concernés, selon le communiqué. Les deux affaires combinées offrent un portefeuille couvrant tous les cas de maladies nécessitant une nutrition spécifique. “L’acquisition n’aura aucun impact matériel sur les résultats du groupe dans l’immédiat”, a assuré Nestlé. Pour Novartis, la transaction permet au géant pharmaceutique bâlois de se recentrer sur la santé, a expliqué l’intéressé. “Cette cession permet d’intensifier notre concentration sur la santé; elle renforce notre position financière et nous apporte de la flexibilité au point de vue stratégique”, a observé son PDG, Daniel Vasella. Contrairement à l’habitude, l’action de l’acheteur a mieux réagi à la Bourse que celle du vendeur. Le titre Nestlé prenait ainsi 1,34% à 435,5 FS en fin de matinée à la Bourse suisse alors que celui de Novartis s’appréciait de 0,50% seulement à 70,45 FS, sur un marché en hausse de 0,57%. L’opération était jugée positivement par le marché en ce qui concerne Novartis, mais la nouvelle a été compensée par l’annonce, aux Etats-Unis, d’un report de trois mois de l’examen d’un médicament du groupe suisse contre l’hypertension, a indiqué un courtier. Pour Nestlé, la transaction était saluée par le marché. Selon un courtier d’Exane BNP Paribas, le prix payé par le groupe de Vevey (ouest) paraissait “raisonnable”. Les opérateurs semblaient rassurés de voir que Nestlé a renoncé a racheter également à Novartis sa filiale américaine de nourriture pour bébés, Gerber. Fin novembre, le Wall Street Journal avait affirmé que Nestlé s’apprêtait à faire une offre à Novartis pour racheter cette filiale qu’il convoite depuis 1994 afin de prendre pied sur le marché américain des petits pots. |
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