[15/12/2006 14:22:27] HAMBOURG (AFP) Suppressions d’emplois, cessions d’actifs, offensive sur internet, nouvelle stratégie dans le transport aérien et les croisières: le leader européen du tourisme TUI fait feu de tout bois pour s’extirper d’une spirale de mauvais résultats. Le groupe allemand va supprimer 3.600 emplois d’ici 2008, dont 2.600 en Grande-Bretagne, selon des détails fournis vendredi. Ce pays est le seul marché où les réservations d’hiver reculent, quand le groupe affiche un gain de 6,9%. En comparaison la France, où TUI connaît aussi des difficultés persistantes, est plutôt épargnée, avec 211 suppressions d’emplois chez la compagnie aérienne Corsair. La filiale Nouvelles Frontières, déjà recapitalisée de 180 millions d’euros en 2002, va encore être renflouée de 160 millions. Encore 400 emplois seront supprimés en Allemagne, le reste réparti entre les autres pays où TUI est présent. Ces mesures font partie d’un plan pour économiser 250 millions d’euros d’ici 2008. “2006 n’a pas été une bonne année”, a reconnu le patron, Michael Frenzel, lors d’une conférence de presse à Hambourg (nord). Il n’a pas fait de prévision annuelle précise, mais le groupe s’attend à d’importantes dépréciations d’actifs, et les actionnaires se passeront de dividende. TUI a abaissé ses prévisions de bénéfice d’exploitation pour 2008 aussi bien dans le tourisme que dans le transport maritime. Ce dernier sera déficitaire cette année. TUI vient de s’y renforcer en achetant l’armateur canadien CP Ships, mais analystes et actionnaires le pressent de revendre. “Une cession (…) n’est pas faisable actuellement”, a rétorqué vendredi M. Frenzel. Le patron de TUI joue son va-tout pour sauver son oeuvre, le recentrage sur le tourisme et le transport maritime d’un groupe à l’origine tourné vers l’industrie. Après une série d’annonces cet été, dont des remplacements à la direction, TUI a prévu une nouvelle batterie de mesures. Il va se lancer dans les croisières grand public, un marché à forte croissance, en partenariat avec le britannique Carnival. TUI va prendre d’abord 5% d’une société commune pour 60 millions d’euros, puis monter progressivement jusqu’à 25% en 2010, année où il aura son premier propre navire. En revanche, il a décidé pour l’instant de jouer cavalier seul dans le transport aérien en Allemagne, où sur fond de consolidation accélérée la rumeur le disait prêt à s’allier à un concurrent. TUI veut créer un portail internet unique pour ses 5 compagnies aériennes, avec pour objectif d’augmenter la part de son chiffre d’affaires réalisé sur internet. TUI a aussi commandé 41 nouveaux Boeing moyen et long-courrier. Cela porte à 65 le nombre total d’avions devant lui être livrés entre 2010 et 2013, soit une enveloppe de presque 3 milliards d’euros. Mais à terme, il veut réduire son engagement: il envisage d’intégrer les appareils dans une société de leasing où il serait minoritaire. TUI veut aussi céder un terminal portuaire à Montréal au Canada, plusieurs navires de CP Ships et des actifs immobiliers. TUI espère ainsi dégager 1 milliard d’euros, et diminuer d’autant sa dette. Il va enfin réduire la voilure dans le parrainage sportif. Des discussions sont notamment en cours avec le club de football Hannover 96. M. Frenzel espère repartir du bon pied, augmenter nettement les résultats en 2007, et même embaucher, avec 3.300 nouveaux emplois promis d’ici 2008. Peut-être aussi sauver sa place, alors que les rumeurs de son départ sont récurrentes. |
||
|