[15/12/2006 12:54:49] STRASBOURG (AFP) Payer ses achats avec son téléphone portable est désormais possible à Strasbourg où une expérience pilote est menée depuis quelques semaines par le groupe bancaire Crédit Mutuel-CIC et l’opérateur de téléphonie mobile NRJ Mobile. Le principe est simple : la carte bancaire est insérée directement dans la carte SIM du téléphone. Au moment de régler, le client présente son téléphone devant une borne spécifique: le montant s’affiche alors sur le mobile et le client est invité à composer son code secret sur le clavier du portable, deux clés de cryptage sécurisant la transaction. Solidement implanté dans l’Est, le groupe bancaire Crédit Mutuel-CIC, actionnaire à hauteur de 10% de NRJ Mobile, a décidé de mener cette opération sur Strasbourg et sa proche banlieue. Lancée en partenariat avec Gemalto, Inside Contactless, MasterCard, Sagem Communication et Sagem Monétel, l’expérience concerne près de 160 clients du Crédit Mutuel et de NRJ Mobile qui peuvent d’ores et déjà régler leurs achats avec leur téléphone portable auprès d’une cinquantaine de commerçants équipés du lecteur adéquat. L’éventail des commerces est varié, de la boulangerie à la restauration en passant par les salons de coiffure et les garages. “C’est une première mondiale, c’est la première fois que l’on regroupe ensemble la carte SIM, la carte bancaire et le +sans-contact+”, assure Bernard Sadoun, responsable des relations extérieures au Crédit Mutuel Centre Est Europe, qui se dit “persuadé que le téléphone mobile sera le moyen de paiement du futur”. En deux mois, environ 500 opérations ont été enregistrées –essentiellement en boulangeries, tabac et maisons de la presse–, pour un montant moyen d’une douzaine d’euros. Avec une centaine de transactions depuis la mi-novembre, la boulangerie Gillig, à Schiltigheim (banlieue de Strasbourg) enregistre pour l’heure le plus grand nombre d’utilisateurs. “Je pense que c’est l’avenir”, affirme d’emblée Sylvanie Schmitthaeusler, patronne de la boulangerie. “C’est un mode de paiement très pratique, peut-être plutôt pour une clientèle jeune mais je crois que ça devrait bien fonctionner”, estime-t-elle. “Il faut juste que ça rentre dans les moeurs…” Même son de cloche à La Taverne du sommelier, restaurant strasbourgeois niché au coeur du quartier de la Krutenau: “c’est une façon de payer très simple”, commente le patron Martin Schreiber, même si “pour l’instant, peu de clients sont équipés (…) Nous n’avons enregistré qu’une dizaine de paiements en un mois. Plutôt des gens du Crédit Mutuel…” “Plus largement diffusé, ça marchera sans doute”, assure-t-il toutefois. “Techniquement, ça fonctionne comme on l’avait prévu”, se réjouit pour sa part Bernard Sadoun. Après un premier bilan en janvier, “notre objectif sera de passer fin 2007 à une vitesse supérieure”, notamment par le biais d’une synergie avec d’autres banques, d’autres opérateurs et dans d’autres zones géographiques, souligne-t-il. “On peut également imaginer intégrer d’autres fonctionnalités dans le mobile”, poursuit-il, par exemple les cartes de transports “types +Navigo+ à Paris ou +Badgéo+ à Strasbourg”. Et Bernard Sadoun de s’enthousiasmer: “à terme, pourquoi ne pas faire du téléphone mobile le +couteau suisse de l’homme moderne?” |
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