Partenariat agricole tunsio-français : Balisage de nouvelles pistes

 
 

paragri200.jpgLa
 France va aider la Tunisie à développer une expertise nationale en matière
de santé animale et de contrôle phytosanitaire. C’est là le principal
résultat de la visite que vient d’effectuer, en Tunisie,  le ministre
français de l’Agriculture  et de la Pêche, Dominique Bussereau (2-4
décembre).
 

Ce
besoin de partenariat agricole franco-tunisien est dicté par l’impératif de
limiter au maximum l’impact des mesures sanitaires sur les échanges
commerciaux, de
tisser des rapports de partenariat entre les services vétérinaires et
phytosanitaires des deux pays et de préparer la Tunisie à négocier, dans des
conditions acceptables, la libéralisation des échanges des produits
agricoles avec l’Union européenne. 

Il s’agit, notamment, de développer un système pilote de traçabilité des
viandes rouges. La Tunisie est obligée d’importer ce produit car la
production de viande locale ne suffit pas à couvrir la consommation
nationale. Cette filière représente pourtant 23% de la production du secteur
agricole et agroalimentaire. 

La Tunisie, qui avait
fermé ses frontières aux importations de viande rouge en raison du fléau de
la vache folle, a décidé de rouvrir, en 2006, ses frontières à ce produit.
La société tunisienne El Louhoum, qui détient le monopole d’importation de
viande fraîche en Tunisie, est autorisée à en importer, annuellement, 6.000
à 7.000 tonnes pour satisfaire la demande des grossistes, des boucheries,
des grandes surfaces et de l’hôtellerie–restauration. 

Tunisiens et Français ont convenu également d’intensifier les
échanges réguliers entre vétérinaires et
sanitaires des deux pays. Cette volonté tuniso-française de
promouvoir leur partenariat dans un domaine aussi sensible intervient un
mois après la décision de la Tunisie de créer un centre national de
vigilance en matière de santé animale, chargé de la veille vétérinaire et du
suivi épidémiologique des maladies animales, le but étant de  prévenir leur
passage en Tunisie.

La
mise en place, avec succès, d’une telle institution de surveillance
zoo-sanitaire est de toute évidence tributaire d’une assistance technique
française appropriée qui pourrait consister en des sessions de formation
continue de vétérinaires officiels, l’achat d’équipements de pointe
(appareils d’épidémio–surveillance), outre la préparation de ce centre à
intégrer le réseau des centres de contrôle phytosanitaires européens.

Autres
résultats de cette visite : les deux parties ont décidé de mettre en
relation les scientifiques et les professionnels, d’institutionnaliser leur
coopération agricole en étudiant le projet de création d’un forum de
partenariat agricole tuniso-français, de coopérer dans les domaines de la
recherche, de gestion des ressources naturelles, de  production de colza en
Tunisie et de transfert en faveur des Tunisiens du savoir français en
matière d’arboriculture fruitière.   

La
France s’est engagée également à améliorer le niveau de compétence des
formateurs tunisiens, à renforcer les services d’encadrement technique des
agriculteurs et exploitants agricoles, à valoriser  la recherche sur la
gestion de l’eau d’irrigation et à promouvoir l’agriculture de conservation
et la gestion intégrée des ressources en eau.  

Un
intérêt particulier sera accordé à la filière des céréales.
Les importations de la Tunisie de blé tendre français devraient atteindre,
durant cette saison, 500 mille tonnes contre 153 mille tonnes durant la
saison 2005. 

Rappelons, par ailleurs, qu’avec une part de
marché de 11% environ, la France est le troisième fournisseur de la Tunisie
en produits agroalimentaires derrière les Etats-Unis et l’Argentine, qui
fournissent respectivement près de 15% et 14% de la demande extérieure.

 

La
France est le quatrième client du pays, loin derrière l’Italie, qui absorbe
44% des exportations tunisiennes, l’Espagne et la Libye.  

Enfin,
de nombreuses entreprises françaises de renom sont implantées en Tunisie. Au
nombre de celles-ci figurent Danone, Les Salins du Midi, Castel, Agroland ….