Réacteurs : Areva espère toujours après la perte d’un méga-contrat en Chine

 
 
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Dirigeants du groupe américain Westinghouse lors de la signature en Chine le 16 décembre 2006 d’un contrat pour la construction de quatre réacteurs de troisième génération (Photo : Greg Baker)

[18/12/2006 19:34:15] PARIS (AFP) Après les nouveaux retards du chantier de l’EPR en Finlande, Areva a connu une nouvelle déconvenue avec la perte du contrat pour des réacteurs nucléaires de troisième génération en Chine, mais espère de nouvelles commandes alors qu’un émissaire chinois vient à Paris cette semaine.

Le groupe français s’est vu souffler samedi le contrat très convoité pour la construction de quatre réacteurs de troisième génération en Chine, estimé entre 5 et 8 milliards de dollars par les analystes, qui a été attribué à l’américain Westinghouse.

Le ministre français des Finances Thierry Breton a estimé dans une interview aux Echos que le groupe traversait “une passe difficile” avec cet échec en Chine, “en plus des problèmes industriels rencontrés par Areva dans la réalisation de l’EPR en Finlande”.

Début décembre, Areva a reconnu que de nouveaux délais freinaient le chantier du Réacteur européen à eau sous pression (EPR) en Finlande. Il accuse désormais un retard d’un an et demi, ce qui pourrait obliger le groupe à constituer une nouvelle provision importante.

Ces difficultés semblent avoir renforcé les tensions persistantes entre le groupe et le ministère de l’Economie, apparues au grand jour l’an dernier lors du report de l’introduction en Bourse du groupe nucléaire.

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Chiffre d’affaires, résultat net et effectifs d’Areva

“Certains +politiques+ de Bercy attaqueraient déjà Areva, faisant l’amalgame avec les déboires finlandais”, a souligné CMC-CIC Securities dans une note à ses clients, en ajoutant que le choix chinois n’est pas dû à un problème technique.

L’échec en Chine est lié aux transferts de technologie imposés par les Chinois, auquel les Américains étaient plus ouverts, et aux pressions politiques exercées par Washington, soulignent plusieurs analystes.

Par ailleurs, le marché chinois offre d’autres perspectives. “La Chine, à terme, c’est un marché d’une centaine de milliards d’euros. Cela représente 36.000 mégawatts”, a souligné à l’AFP un porte-parole d’Areva.

Lot de consolation, Areva pourrait se voir attribuer par la Chine un contrat pour deux réacteurs EPR, selon Les Echos. Cette commande pourrait intervenir alors qu’un émissaire du gouvernement chinois doit effectuer cette semaine une visite en France pour faire le point sur la collaboration entre les deux pays dans le nucléaire.

Parmi les sujets à l’ordre du jour de cette visite, annoncée par Bercy samedi, figureraient aussi la duplication des réacteurs existants et un éventuel partenariat dans le traitement du combustible.

Opérateur intégré présent à toutes les étapes du nucléaire, Areva a toujours défendu la “pertinence de sa stratégie de partenariat global”.

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Le siège d’Areva à la Défense, à Paris (Photo : Joël Saget)

Pour CM-CIC, c’est le marché de la duplication qu’Areva “cible”. “Le gros du marché à venir (une trentaine de réacteurs) “se fera pour une part substantielle en génération 2 du type des réacteurs N4 d’EDF, souligne la banque.

Areva mise aussi sur d’autres marchés. Le groupe espère avoir la partie plus aisée en Afrique du Sud, qui veut se doter de plusieurs nouveaux réacteurs. Il compte aussi sur les Etats-Unis, où il est en “excellente position” pour promouvoir l’EPR avec son alliance au sein d’UniStar, selon CM-CIC Securities.

Dans sa note, la banque se dit largement “confortée dans la capacité d’Areva à se positionner de manière gagnante sur le marché US” qui “est en plein retournement dans le cadre du plan Bush pour l’énergie”.

Après avoir perdu plus de 5% dans la matinée, le certificat d’investissement Areva (action sans droit de vote) perdait 2,30% à 552,50 euros, à 14H10 (13H10 GMT) à la Bourse de Paris. Seulement 2,3% du capital est coté.

 18/12/2006 19:34:15 – © 2006 AFP