Japon : le gouvernement prévoit 2% de croissance en 2007-2008

 
 
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Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, le 9 décembre 2006 à Manille (Photo : Joël Nito)

[19/12/2006 08:21:27] TOKYO (AFP) Le gouvernement japonais a annoncé mardi qu’il prévoyait une croissance économique de 2,0% lors de l’année budgétaire 2007-2008, qui commence le 1er avril, et a lancé une mise en garde contre les risques d’un retour à la déflation.

Pour l’année budgétaire actuelle 2006-2007, l’exécutif a revu à la baisse sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB). Il est revenu à son objectif de +1,9% annoncé fin 2005, qui avait été relevé à +2,1% en juillet.

Ces prévisions, officiellement entérinées mardi en conseil des ministres, doivent servir de base au gouvernement pour établir son budget 2007-2008. Ce dernier doit être présenté mercredi par le ministère des Finances.

Le pronostic du gouvernement pour la prochaine année budgétaire est légèrement inférieur à celui de la Banque du Japon (BoJ), qui table pour sa part sur une croissance économique de 2,1%.

En 2007-2008, la reprise économique constatée au Japon ces dernières années devrait se poursuivre, malgré la faiblesse de la consommation des ménages, a pronostiqué le gouvernement dans ses perspectives annuelles.

La deuxième économie mondiale, qui vit déjà sa plus longue phase de croissance depuis 1945, devrait ainsi connaître sa sixième année d’expansion consécutive. En 2004-2005, elle avait crû de 2,4%.

Mais l’exécutif a averti que la déflation, qui a commencé à sévir au Japon durant l’été 1998, n’était pas encore complètement éliminée. Selon lui, même si les prix à la consommation hors produits frais devraient augmenter de 0,5% en 2007-2008, les risques d’un retour à une évolution négative subsistent.

“La fin de la déflation au Japon est en vue. Mais dans le même temps, nous devons surveiller attentivement s’il existe le moindre risque d’un retour à la déflation en 2007-2008”, a commenté la ministre de la Politique économique et fiscale, Hitoko Ota, au cours d’une conférence de presse.

Le Japon est revenu en octobre au seuil de la déflation avec une hausse des prix à la consommation hors produits frais de seulement 0,1%. En excluant aussi les prix de l’énergie, l’évolution reste négative (-0,4%), prouvant que la faible inflation actuelle est exclusivement à mettre au crédit du pétrole cher, et que toute baisse des cours du brut risquerait de lui être fatale.

Le gouvernement nippon table par ailleurs, pour la prochaine année budgétaire, sur un taux de chômage de 4,0% (contre 4,1% attendus cette année), sur une hausse de 3,6% des investissements en capital des entreprises (contre +7,1% escomptés pour 2006-2007) et sur une progression de 1,6% des dépenses de consommation des ménages (contre +0,9% prévus cette année).

Mme Ota a attribué la faiblesse de la consommation en 2006 à un été particulièrement pluvieux, qui a fait stagner les ventes de vêtements et de boissons fraîches ainsi que les dépenses de loisirs des Japonais.

“Mais une fois le facteur météo éliminé, et une fois que les revenus des ménages se seront redressés grâce à l’amélioration du taux de chômage, la consommation privée devrait augmenter”, a-t-elle assuré.

Toujours selon le gouvernement, les exportations devraient augmenter de 6,2% et les importations de 4,9% lors de la prochaine année budgétaire.

Enfin, l’exécutif prévoit que le yen sera plus faible que cette année par rapport à la devise américaine. Le taux de change moyen devrait être de 117,3 yens pour un dollar en 2007-2008, contre 116,4 yens prévus en 2006-2007.

Mardi, le dollar évoluait aux environs de 118 yens.

 19/12/2006 08:21:27 – © 2006 AFP