[19/12/2006 16:44:32] MOSCOU (AFP) Le groupe français Gaz de France a renouvelé mardi jusqu’en 2030 son approvisionnement en gaz russe, en échange de quoi il va permettre au géant russe Gazprom de prendre pied sur le marché français de la distribution à l’horizon 2007. Gaz de France a sécurisé ses livraisons en prolongeant de 18 ans un accord qui courait jusqu’en 2012 et portait sur douze milliards de m3 par an, selon un communiqué commun des deux groupes. Outre ces 12 milliards annuels, le groupe recevra 2,5 mds de m3 supplémentaires par an à compter de 2010 lorque le gazoduc germano-russe sous la Baltique, le Nord Stream, entrera en service. “Ce sont 20 ans d’approvisionnement énergétique de la France qui nous sont assurés”, s’est félicité le PDG de GDF, Jean-François Cirelli, lors de la signature du contrat à Moscou en notant que les achats portaient sur “presque 200 milliards de m3 de gaz” au total. Ce contrat représente environ deux milliards de dollars par an, a-t-on indiqué de source proche du dossier. “Les contrats que nous avons signés aujourd’hui marquent une nouvelle avancée dans le développement d’un partenariat de long terme entre la Russie et la France”, s’est aussi réjoui le président du directoire de Gazprom, Alexeï Miller. Aux termes de cet accord, Gaz de France s’est engagé à retrocéder jusqu’à 1,5 milliard de m3 par an à partir de 2007 au groupe russe pour alimenter sa filiale de distribution en France, qui vend directement du gaz aux clients industriels et entreprises. “Dès l’automne 2007, nous aurons la possibilité de commercialiser du gaz en France”, s’est félicité Alexeï Miller. Pour l’instant, la filiale de distribution de Gazprom en France se fournit sur des marchés “spot” de court terme, sur lesquels les prix sont plus élevés. Cet accord de rétrocession permet donc au groupe russe de faire tourner sa filiale en lui garantissant un approvisionnement à meilleur marché. Selon une source proche de dossier, Gazprom devrait parvenir à commercialiser 1,5 milliard de m3 aux alentours de 2010. Cette quantité de gaz représente environ 3 ou 4% du marché français. Le géant russe, qui veut s’imposer comme un acteur de la distribution sur les marchés européens, a inauguré en novembre à Paris sa filiale française de vente directe de gaz et compte pour l’heure un peu moins d’une dizaine de clients industriels. Tout à son offensive européenne, Gazprom a déjà annoncé à la mi-novembre un accord avec son homologue italien Eni, comprenant la vente directe de gaz par le géant russe en Italie à partir de 2007 en contrepartie d’un contrat de fourniture à Eni jusqu’à 2035. De plus, GDF et Gazprom ont prévu “d’accroître leur coopération dans le domaine de la fourniture de gaz naturel liquéfié (GNL), de la formation et de la protection de l’environnement”, selon le communiqué. Par cette opération, Gaz de France s’assure pour l’avenir des volumes de gaz importants, Gazprom lui ayant fourni 23% de son gaz en 2005 et les contrats à long terme ayant représenté 81% de son portefeuille d’approvisionnement l’année dernière. Les autres grands fournisseurs de groupe français, qui livre du gaz à l’ensemble des ménages français au moins jusqu’à l’ouverture totale du marché à la concurrence prévue le 1er juillet 2007, sont la Norvège (30%), l’Algérie (18%) et les Pays-Bas (17%). “Les contrats de long terme restent le socle de l’industrie gazière. Pour les fournisseurs, ils visent à sécuriser dans la durée les débouchés du gaz produit (…) et ils apportent la stabilité et la sécurité des approvisionnements des clients”, selon Gaz de France |
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