Dans une réunion tenue ce matin, 19 décembre 2006, au Sheraton Tunis entre les membres du
Centre des jeunes dirigeants et M. Mohamed Ennaceur, président de l’Institut
privé d’études conseils et assistance dans les domaines du travail des
ressources humaines et du développement durable – et chargé du Pacte mondial
en Tunisie-, la direction du CJD a clairement affirmé son adhésion totale et
sans faille aux principes et valeurs du Pacte mondial.
Et son président, M. Abdelazziz Darghouth, de préciser en substance que
les jeunes entrepreneurs ont déjà fait les leurs certains principes de ce Pacte
mondial.
Auparavant, M. Ennaceur avait expliqué les valeurs et principes qui
sous-tendent le Pacte mondial, une idée évoquée au Forum mondial de Davos en
janvier 1999 par le futur ex-secrétaire général de l’Organisation des
Nations unies. Ainsi, dès juillet 2000, Kofi Annan lance, au siège de l’ONU
à New York, la phase opérationnelle.
Alors, de quoi s’agit-il ? En gros, Kofi Annan invite les dirigeants
d’entreprise à se joindre, volontairement, à cette initiative
internationale, qu’est le Pacte mondial, qui rassemblerait les entreprises
et organismes des Nations unies, le monde du travail et la société civile
autour de dix principes universels relatifs aux droits de l’Homme, aux
normes du travail, à l’environnement et à la lutte contre la corruption.
Objectifs : intégrer le Pacte mondial et ses principes à la stratégie et aux
activités des entreprises ; favoriser la coopération entre les principales
parties intéressées et promouvoir les partenariats établis à l’appui des
objectifs poursuivis par l’ONU.
Cela suppose donc deux contraintes essentielles, à savoir l’exigence
d’éthique et du respect des valeurs, et l’exigence de maîtrise des risques
sociaux et environnementaux. En clair, mettre en exergue la responsabilité
sociale de l’entreprise (RSE).
Ainsi, un document distribué par le conférencier évoque cinq raisons
essentielles pour participer au Pacte mondial.
1)
Trouver des solutions pratiques aux problèmes contemporains relatifs à la
mondialisation, à la responsabilité civique des entreprises et au
développement durable, dans un cadre faisant intervenir plusieurs parties
prenantes.
2)
2) Rassembler autour de principes universels et de responsabilité civique
des entreprises pour rendre l’économie mondiale plus viable et plus ouverte.
3)
Exploiter le pouvoir d’action et d’organisation de l’ONU auprès des
gouvernements, du monde des affaires et du travail, de la société civile et
d’autres parties prenantes.
4)
Utiliser des informations sur les meilleures pratiques et les enseignements
tirés.
5)
Enfin, bénéficier des vastes connaissances de l’ONU sur les questions de
développement t de son champ d’action dans le monde entier.
Voyons maintenant sur le plan pratique. Et là, on est bien obligé de
raisonner en sociologue et non en philosophe. Savez-vous la différence
entre les deux ? Le premier considère ce qui est, les faits avérés, tels
qu’ils sont, alors que le second raisonne en fonction de ce qui devrait
être.
Certes, on aura compris que l’initiative onusienne a pour objectif de donner à la
mondialisation un visage humain. Mais, il y a un problème. La réalité est
que, aujourd’hui, la course au bénéfice pour les entreprises constitue une
règle de survie. Certes la Tunisie est un pays très avancé en matière de
lois sociales, de législation du travail. Certes aussi la majorité des
entreprises tunisiennes ou exerçant en Tunisie respectent les normes sociales
de travail. Mais comment pourront-elles, à la longue, faire jeu égal avec
les entreprises qui délocalisent dans des contrées où le respect des droits
de l’Homme de façon générale laisse à désirer ?
Nous pensons qu’il serait préférable d’édicter des normes et des valeurs
d’éthiques à respecter par toutes les entreprises du monde afin de rendre la
compétition économique mondiale plus égalitaire. Dans ce cas, toute
entreprise ou pays qui ne respecterait ces engagements verraient tout
simplement leurs produits bannis par les autres pays.
Bien sûr, ceci n’est qu’un vœu, mais il faudrait un jour ou l’autre
qu’on s’y mette si nous souhaitons que cette mondialisation soit profitable aux
peuples de la planète.
Par
ailleurs, il faut souligner que M. Mohamed Ennaceur a donné des précisions
sur l’adhésion au Pacte mondial qui, rappelons-le, a été lancé en Tunisie le
29 septembre 2005 ; aujourd’hui, une quinzaine de sociétés tunisiennes
y
sont déjà.