[20/12/2006 10:25:48] BRUXELLES (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) n’hésitera pas à agir si elle décèle des risques de surchauffe inflationniste, a prévenu son président mercredi devant le Parlement européen, confortant les attentes d’au moins une nouvelle hausse de taux directeurs en zone euro. La BCE agira “à temps et fermement” pour préserver la stabilité des prix, a répété Jean-Claude Trichet lors de son audition régulière devant la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement. Le conseil des gouverneurs va “surveiller de très près” toute évolution qui pourrait provoquer un dérapage des prix, a-t-il ajouté. Par ces déclarations, M. Trichet alimente les attentes d’au moins un nouveau tour de vis l’an prochain. Début décembre, la BCE avait remonté pour la sixième fois en un an son principal taux directeur pour le hisser à son plus haut niveau depuis cinq ans, à 3,50%. Malgré ce nouveau relèvement, M. Trichet avait déjà laissé entrevoir un nouveau resserrement des vannes du crédit, jugeant le loyer de l’argent encore trop bon marché et générateur de tensions inflationnistes. De nombreux économistes misent sur un nouveau geste en mars, voire un deuxième et dernier par la suite qui porterait le principal taux directeur à 4%. Le président de la BCE a dressé un tableau favorable de l’économie. “Les conditions pour que l’économie de la zone euro progresse solidement à des taux proches de son potentiel restent en place”, a-t-il dit. Le potentiel de croissance de la zone euro est estimé à 2%. Parallèlement, les risques inflationnistes augmentent, selon lui. Une répercussion plus forte que prévu de hausses antérieures des prix du pétrole, l’éventualité de nouvelles flambées de l’or noir ou encore d’augmentation supplémentaires d’impôts indirects inquiètent les banquiers centraux. M. Trichet craint surtout que, reprise économique aidant, les salariés demandent de très fortes hausses de leurs rémunérations, ce qui, affirme-t-il, pourrait déclencher une spirale inflationniste. La forte progression des crédits au secteur privé et l’ampleur des liquidités mesurées par la masse monétaire M3 sont aussi des signes d’un éventuel emballement des prix à moyen/long terme, selon lui. En résumé, “les taux d’inflation annuels devraient osciller autour de 2% dans les deux années à venir et les risques de révision à la hausse de ces prévisions sont croissants”, a-t-il averti, appuyant encore davantage le sentiment que la BCE n’en a pas encore fini avec son cycle de hausses de taux. Pour elle, la stabilité des prix est garantie quand l’inflation est légèrement inférieure à 2%. Interrogé sur l’actuelle force de l’euro face au dollar, il s’en est tenu au discours officiel de la BCE. Une volatilité excessive des taux changes “mine la croissance économique”, a-t-il dit, après avoir indiqué début décembre qu’un excès était “indésirable”. Les changes sont un des nombreux facteurs pris en compte par les gardiens de l’euro pour fixer la politique monétaire de la zone euro, a-t-il aussi redit. |
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