Le Parlement suédois reporte l’adoption de sa réforme de l’assurance-chômage

 
 
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Le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, le 15 décembre 2006 à Bruxelles (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[20/12/2006 20:43:26] STOCKHOLM (AFP) Le Parlement suédois a dû ajourner son vote de la loi modifiant l’assurance-chômage, qui constitue l’une des mesures clés du nouveau gouvernement de centre-droit pour réformer l’Etat-providence.

Les sociaux-démocrates et le parti de la gauche, deux formations de l’opposition, ont obtenu grâce à un vote dans la soirée que la décision soit renvoyée devant la commission parlementaire chargée des questions relatives au marché du travail, pour un nouvel examen.

Ce recours symbolique et possible une seule fois ne remet toutefois pas en question l’adoption de cette réforme, le gouvernement, au pouvoir depuis trois mois, disposant d’une majorité au parlement.

Il se peut que la commission parlementaire chargée des questions relatives au marché du travail présente dès jeudi une nouvelle version de la proposition de réforme et que celle-ci soit soumise au vote du parlement jeudi, a indiqué à l’AFP Ulf Jakobsson, un porte-parole au parlement.

Selon le projet de loi, les indemnités versées aux chômeurs vont diminuer et ne représenteront plus que 65% de leur salaire au-delà de 300 jours. Parallèlement, les cotisations des salariés vont plus que tripler en moyenne.

LO, la principale organisation syndicale du pays qui représente 15 syndicats et compte 1,8 million d’adhérents, est également opposé à ce projet, estimant que la diminution des allocations chômage va obliger les chômeurs à accepter des emplois mal payés.

Quelque 250.000 personnes ont signé la pétition de LO contre la réforme et la semaine dernière plusieurs milliers de personnes étaient descendues dans la rue dans les principales villes du pays.

Toutefois, le Premier ministre Fredrik Reinfeldt, qui a fait de la lutte contre le chômage sa priorité, campe sur ses positions.

La réforme de l’assurance-chômage devrait entrer en application dès le 1er janvier avec une augmentation des cotisations sociales à cette date et une diminution des allocations à partir du mois de mars.

En octobre, le taux de chômage s’est établi à 4,3% de la population active, mais le gouvernement conteste ces statistiques officielles qui ne prennent pas en compte les personnes engagées dans des programmes de formation (environ 3,2% de la population active).

“Le système suédois de protection sociale offre de généreux avantages. Cependant, il est essentiel que le système ne soit pas exploité”, explique le gouvernement dans son “programme de réforme pour la croissance et l’emploi 2006-2008”, publié fin novembre.

“Il est vital pour la légitimité et la consolidation du système que les contrôles soient augmentés et que les allocations mal attribuées soient redemandées”, explique-t-il.

Parallèlement à cette réforme, le gouvernement suédois va aider les petites et moyennes entreprises à embaucher en simplifiant le code du travail et en supprimant certaines taxes à partir de 2007.

Ces incitations fiscales sont destinées à favoriser l’embauche de milliers de personnes peu ou pas qualifiées essentiellement dans le secteur des services, un enjeu de taille pour un pays où le marché de l’emploi est largement dominé par des salariés très qualifiés à taux de productivité élevé.

Entre 2006 et 2008, ce sont 230.000 emplois qui devraient être créés dans un contexte économique très favorable.

Le gouvernement suédois prévoit ainsi pour 2006 une croissance de 4,0% et de 3,3% pour l’an prochain.

Il a par ailleurs lancé la semaine dernière son vaste chantier de privatisation des entreprises, un programme également annoncé pendant la campagne électorale qui pourrait lui rapporter plus de 16 milliards d’euros.

 20/12/2006 20:43:26 – © 2006 AFP