[20/12/2006 18:46:18] NEW YORK (AFP) Les actionnaires de la première place financière mondiale, celle de New York (Nyse), ont approuvé à leur tour mercredi à une quasi-unanimité la fusion avec la Bourse paneuropéenne Euronext, pour créer le premier marché boursier intercontinental du monde. Réunis lors d’une assemblée générale extraordinaire à la Bourse de New York, ces actionnaires ont voté pour la fusion à 99,7%, au lendemain du vote, également massif en faveur du rapprochement, des actionnaires d’Euronext. L’opération, qui revient de facto à un rachat d’Euronext par le Nyse, valorise la Bourse paneuropéenne autour de 10,5 milliards d’euros. Ces votes ont un goût de victoire pour Jean-François Théodore, PDG d’Euronext, qui rassemble les Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne, et John Thain, le patron du Nyse. Ils mettent fin à la controverse qui avait entouré le projet de mariage depuis son annonce en mai, ses détracteurs dénonçant une prise de contrôle d’un pan de la finance européenne par les Américains. Le projet s’était ainsi heurté à la désapprobation de la chancelière allemande Angela Merkel, du président français Jacques Chirac et du président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, qui lui préféraient un mariage européen avec la Bourse de Francfort (Deutsche Börse). Mais Euronext et la Bourse de Francfort ne parvenant pas à surmonter leurs divergences, celle-ci a retiré son projet le mois dernier, laissant la voie libre à la Bourse de New York. Pour apaiser les critiques, le PDG du Nyse a accepté le mois dernier de répartir à 50/50 les postes au conseil d’administration du futur groupe, dont les Américains ont obtenu le siège, la direction exécutive et environ 60% du capital. “Il s’agit d’un jour historique pour le Nyse, qui renforce sa position sur les marchés financiers mondiaux”, s’est félicité John Thain. “Obtenir l’approbation des actionnaires du Nyse et d’Euronext nous permet d’avancer dans notre objectif commun de créer le premier groupe financier mondial, avec des produits et des services diversifiés, ainsi qu’une implantation géographique qui profitera à tous les actionnaires”, a-t-il poursuivi. Sur la chaîne américaine CNBC, John Thain a redit son intérêt pour l’Asie. “Que ce soit le Japon, l’Inde, ou la Chine, ce sont tous des marchés financiers en croissance qui représentent pour nous de nombreuses opportunités”, a-t-il indiqué. En prenant le contrôle d’Euronext, le Nyse va étendre la puissance de Wall Street au continent européen et créer un véritable marché financier transatlantique. Le groupe paneuropéen aura de son côté accès aux marchés de capitaux américains. Presque tous les obstacles semblent avoir été franchis pour permettre ce mariage qui formera un géant du secteur boursier, valant 22,3 milliards d’euros (29,1 milliards de dollars). “La fusion doit encore surmonter quelques embûches mais elle semble en bonne voie pour être finalisée d’ici à la fin du premier trimestre de l’an prochain”, ont estimé les analystes de CA Cheuvreux. Début décembre, les régulateurs européens d’Euronext avaient donné leur accord de principe à la fusion, sous réserve d’engagements par les deux groupes. Ils avaient rappelé qu’ils finalisaient un accord avec la Commission des opérations en Bourse américaine (SEC), dont ils assurent avoir déjà obtenu des garanties solides de non-intervention sur les marchés européens d’Euronext. Lundi, les deux groupes ont reçu le feu vert des Pays-Bas qui disposent d’un droit de regard sur le projet, le groupe Euronext NV étant une société de droit néerlandais opérant en partie dans ce pays. Reste l’ultime étape de la fusion, à savoir la réussite de l’offre mixte d’achat et d’échange sur les actions du groupe Euronext, qui sera lancée début 2007. |
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