Pêche : l’UE progresse sur les quotas, mais des blocages persistent

 
 
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Le ministre français de l’Agriculture Dominique Bussereau (c) avec son homologue portugais Jaime Silva (2eG), le 20 décembre 2006 à Bruxelles (Photo : John Thys)

[20/12/2006 19:57:30] BRUXELLES (AFP) Alors qu’elles piétinaient depuis mardi, les négociations des 25 sur les quotas de pêche dans l’Atlantique en 2007 ont progressé mercredi après-midi, mais des blocages subsistent, notamment sur le cabillaud et l’anchois.

Depuis plus de 20 ans, les Européens négocient à la fin de chaque année de tels quotas, pour tenter d’éviter la surexploitation des espèces menacées — de plus en plus nombreuses — et répartir les ressources entre les pays membres.

“On a progressé, mais ce n’est pas fini, car il y a toujours plusieurs Etats membres qui ont des réserves”, a indiqué mercredi une source de la présidence finlandaise de l’UE.

“Les réactions sont assez bonnes dans l’ensemble”, le nouveau compromis présenté mercredi par la présidence a été “assez bien reçu”, a estimé de son côté une source communautaire.

Ces progrès sont intervenus grâce à une série de concessions sur les quotas de certains poissons ainsi que sur le nombre de jours de pêche autorisés.

Mais “cela coince encore” sur deux espèces en particulier, l’anchois et le cabillaud, notaient des sources diplomatique et communautaire.

Le compromis présenté par les Finlandais maintient en effet le moratoire sur la pêche à l’anchois dans le Golfe de Gascogne au premier semestre 2007, demandé par la Commission européenne et soutenu par l’Espagne, mais combattu par la France.

L’objectif de ce moratoire est de tenter de redresser les stocks d’anchois, un poisson qui s’est considérablement raréfié selon les scientifiques.

Une source française a estimé qu’il s’agissait d’un “problème politique” plus qu’écologique et indiqué que “la Commission et la présidence finlandaise doivent se prononcer” pour régler le problème.

Paris demande l’ouverture, comme l’an dernier, d’un quota de 5.000 tonnes (500 pour les Français, 4.500 pour les Espagnols) pour que ses pêcheurs puissent travailler un minimum.

Le problème de l’anchois, qui ne représente qu’une petite partie des négociations, est très sensible politiquement car l’Espagne et la France sont les deux principaux pays de pêche de l’UE.

L’Espagne a de son côté obtenu partiellement satisfaction à ses demandes sur le chinchard et la sardine, mais bataille toujours pour obtenir plus de merlu.

Sur le cabillaud, autre point sensible des négociations, le compromis proposé par les Finlandais allège notablement les restrictions initialement demandées sur les quotas et le nombre de jours de pêche autorisés.

Le Danemark, premier pêcheur de cabillaud en Europe et le Royaume-Uni demandent toujours des améliorations, tandis que les Pays-Bas sont satisfaits, selon des sources diplomatique et communautaire.

Ce poisson (aussi appelé morue lorsqu’il est salé et séché) bénéficie depuis 2004 d’un “plan de restauration”, comportant une baisse des quotas et toute une série de mesures techniques. Mais ce plan s’est avéré insuffisant pour redresser la situation jusqu’à présent.

La France s’est réjouie d'”avancées très importantes” sur le cabillaud et sur d’autres pêches, selon une source diplomatique.

En effet, les pêcheurs français de cabillaud récupèreraient deux semaines de pêche, avec suivant les zones de pêche 200 à 216 jours par an, au lieu de 182 jours initialement proposés.

Les négociateurs français ont, selon une source française, obtenu satisfaction sur deux autres de leurs priorités, la langoustine du Golfe de Gascogne et le requin-taupe traqué par les pêcheurs de l’Ile d’Yeu.

Les pêcheurs français estiment désormais la proposition finlandaise “globalement satisfaisante” sauf sur l’anchois: “nous ne comprenons pas l’intransigeance de l’Espagne”, a indiqué le président du Comité national français des pêches maritimes et des élevages marins, Pierre-Georges Dachicourt.

 20/12/2006 19:57:30 – © 2006 AFP