Les 25 trouvent un accord au finish sur les quotas de pêche en 2007

 
 
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Le ministre français de l’Agriculture Dominique Bussereau et son homologue portugais Jaime Silva le 20 décembre 2006 à Bruxelles (Photo : John Thys)

[21/12/2006 14:22:47] BRUXELLES (AFP) Les ministres européens de la Pêche ont trouvé tôt jeudi matin un accord sur les quotas de pêche dans l’Atlantique, la Mer du Nord et la Manche en 2007, acceptant notamment des réductions sensibles pour le cabillaud.

L’accord a été conclu par les 25 après 36 heures de négociations difficiles. Chaque fin d’année, ces négociations marathon essaient de trouver un équilibre qui consiste à maintenir l’activité économique des pêcheurs tout en essayant d’éviter la surexploitation des espèces de poissons, dont beaucoup se raréfient.

Jeudi, les 25 ont ainsi accepté de réduire les captures de cabillaud (aussi appelé morue lorsqu’il est salé et séché) de 15% à 20% selon les zones de pêche.

Pour cette espèce parmi les plus consommées en Europe dont les stocks ont dangereusement baissé ces dernières années, le nombre de jours de pêche diminuera aussi de 8% à 10%.

Les grands pays pêcheurs de cabillaud, comme le Danemark, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, ont finalement accepté ces restrictions, moins fortes que celles demandées initialement par la Commission européenne.

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Détail de l’accord sur les quotas de pêche dans l’Atlantique, la Mer du Nord et la Manche en 2007

Une solution inédite a aussi été trouvée pour la pêche à l’anchois dans le Golfe de Gascogne, un point qui divisait Français et Espagnols.

Une “pêche expérimentale” de deux mois (du 15 avril au 15 juin) sera autorisée pour seulement 10% des navires des deux pays (soit 20 bateaux espagnols et 8 français). Du 15 juin au 15 juillet, les pêcheurs pourront en revanche commercialiser leurs pêches, après quoi une nouvelle décision sera prise en fonction de l’avis des scientifiques, a-t-on précisé au ministère français.

Le ministre finlandais de l’Agriculture Juha Korkeaoja, qui présidait les négociations, s’est déclaré “satisfait de cette décision importante”.

Le commissaire européen à la Pêche, le Maltais Joe Borg, a estimé que l’accord “difficilement” conclu “renforce notre approche progressive mais persistante pour une pêche durable”.

Mais le WWF a estimé que les décisions des 25 montraient qu’ils continuaient “à négocier les quotas comme des marchands de chevaux, alors que les océans sont en crise, une réalité que la Commission et les 25 ont choisi de nier une fois de plus”.

Sur le cabillaud, “les pressions politiques poussent depuis 15 ans à fixer des quotas de pêche à un niveau supérieur de 30% aux recommandations du Conseil international pour l’exploration des mers”, souligne le WWF.

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Le ministre danois de l’Agriculture Hans Christian Schmidt et le Britannique Ben Bradshaw, le 20 décembre 2006 à Bruxelles (Photo : John Thys)

De sorte que les Britanniques, qui avalent 85% des prises de cabillaud de l’UE, pourraient “bientôt être privés de leur plat national, les +fish and chips+”, souligne l’organisation.

Sur l’anchois du Golfe de Gascogne, le WWF a déploré le “cadeau supplémentaire” des 25. Avec 28 bateaux autorisés à participer à la “pêche expérimentale”, “il y a peu d’espoir que le stock d’anchois tienne le choc”, a estimé l’organisation.

Le ministre français de l’Agriculture et de la Pêche Dominique Bussereau, qui combattait la menace d’une interdiction totale de la pêche à l’anchois, s’est lui montré satisfait du compromis trouvé.

“Nous avons obtenu de pouvoir rouvrir la pêche pendant une période expérimentale. Si les résultats sont bons, on pourra pêcher plus longtemps”, a estimé M. Bussereau.

M. Bussereau a aussi jugé l’ensemble de l’accord “correct et acceptable”.

“Tout le monde a fait des compromis. La France va pouvoir pêcher plus certaines espèces: la lotte, la langoustine, la sole. Un tout petit peu moins certaines autres, mais beaucoup moins que le prévoyait la Commission européenne”, a-t-il déclaré jeudi matin.

La ministre espagnole Elena Espinosa, qui soutenait le moratoire sur l’anchois, s’est elle aussi déclarée satisfaite de la solution trouvée et a estimé que son pays avait par ailleurs réussi à augmenter ses quotas pour les espèces qui avaient le plus de valeur commerciale.

Le problème de l’anchois était très sensible politiquement car l’Espagne et la France sont les deux principaux pays de pêche de l’UE.

 21/12/2006 14:22:47 – © 2006 AFP