[21/12/2006 13:28:06] LAGOS (AFP) Trois policiers ont été tués jeudi dans l’attaque d’un site du groupe pétrolier français Total à Obagi (Etat de Rivers, sud), dans un nouvel épisode de violences contre les multinationales pétrolières. Egalement cible récurrente d’attaques, la compagnie anglo-néerlandaise Shell a annoncé jeudi qu’elle avait commencé à déplacer les familles de ses employés pour les mettre à l’abri après l’explosion d’une bombe dans les résidences des employés dans la région. Pour sa part, Total a précisé à Paris qu’aucun employé du groupe n’avait été tué lors de l’attaque. “A Obagi, nous avons trois morts parmi les forces de police qui gardaient l’installation”, a déclaré un porte-parole. “Aucun employé de Total n’a été tué”, a-t-il ajouté. “Une douzaine d’assaillants ont attaqué le site vers 03H30 du matin, heures locales”. Un responsable industriel, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, avait déclaré auparavant à l’AFP que l’attaque d’Obagi avait été menée par des hommes masqués arrivés à bord de canots à moteur. “Nous savons qu’ils étaient déguisés lorsqu’ils sont arrivés sur les lieux”, a-t-il ajouté. On ignorait jeudi si la production de 35.000 barils par jour avait été interrompue mais le site attaqué est le lieu d’habitation des employés de Total, qui est distinct de l’installation pétrolière. Total est le 5e plus important opérateur pétrolier au Nigeria, avec une production de 235.000 barils/jour sur une production totale de 2,6 millions de barils/jour. “Ce n’était pas une attaque politique, c’était une attaque qui avait pour but le banditisme. Il n’y a pas eu de prises d’otages. Ils ont pris ce qu’ils cherchaient puis ils sont partis. L’incident est clos”, a expliqué le porte-parole de Total. Aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité de l’attaque, la dernière d’une série qui secoue le plus gros producteur de pétrole africain depuis plusieurs mois. De son côté, Shell a annoncé jeudi des mesures de protection: elle a commencé à déplacer les familles de ses employés après l’explosion d’une bombe dans les résidences des employés dans le delta du Niger (sud). “Il s’agit d’une décision de précaution”, a indiqué un porte-parole de Shell, précisant que le personnel n’était pas évacué, mais relocalisé. Des sources industrielles ont cependant affirmé que des familles avaient été évacuées à l’étranger et que 400 personnes étaient concernées. Le Mouvement d’émancipation du delta du Niger (MEND) a revendiqué l’explosion le 18 décembre l’explosion de deux voitures piégées contre des unités appartenant à des compagnies pétrolières étrangères à Port Harcourt et s’est engagé à multiplier des attaques similaires à l’avenir. Les explosions, qui n’ont fait aucune victime et causé des dégâts minimes, se sont produites dans la zone résidentielle de Shell et dans un local appartenant au groupe italien Agip. Le gouvernement de l’Etat de Rivers a tenu jeudi une réunion de sécurité avec Shell et Agip, selon un communiqué officiel. Le delta du Niger, qui abrite l’industrie du pétrole et du gaz, est régulièrement secouée par des attaques de militants armés réclamant un meilleur partage des bénéfices de la manne pétrolière et disant lutter pour la communauté ijaw (14 millions de personnes). En 2006, au moins 37 soldats nigérians ont été tués et une cinquantaine d’expatriés pris en otages avant d’être libérés. Premier producteur de pétrole d’Afrique, le Nigeria perd pratiquement 25% de sa production du fait des violences. Le Mouvement d’émancipation du delta du Niger (MEND) avait revendiqué le 8 décembre l’enlèvement de trois Italiens et d’un Libanais dans la région et annoncé de nouvelles attaques. |
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