La France lance le programme de sous-marins Barracuda

 
 
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Le sous-marin nucléaire “L’Indomptable” quitte le 4 avril 2005 le port militaire de Brest (Photo : Fred Tanneau)

[22/12/2006 13:55:20] PARIS (AFP) La France a lancé officiellement vendredi la commande de six sous-marins nucléaire d’attaque (SNA) Barracuda, livrables entre 2016 et 2027, qui constituera l’un de ses programmes d’armement majeurs pour les prochaines décennies.

Ce contrat, confié à DCN (ex-Direction des constructions navales) ainsi qu’Areva-Technicatome et le CEA, pour la chaudière nucléaire, représente un montant total de 7,9 milliards d’euros pour le développement et la réalisation.

Il fournira du travail à plusieurs milliers de salariés et associera plus d’une centaine de PME.

Le programme “permettra de conforter le statut de puissance navale de premier rang de la France”, a souligné le porte-parole du ministère de la Défense, Jean-François Bureau, lors d’une conférence de presse.

Ces sous-marins à propulsion nucléaire, mais dotés d’un armement conventionnel, sont appelés à remplacer les SNA de type Rubis, en service pour certains depuis plus de 20 ans et qui termineront leur carrière avec une trentaine d’années de navigation.

Les Barracuda ont été conçus pour “maîtriser de vastes espaces maritimes, accompagner le porte-avions, participer à la sûreté de la force océanique de dissuasion (nucléaire) et exercer des frappes de précision contre des objectifs terrestres”, a détaillé le ministère.

Le sous-marin opèrera “avec un faible préavis” et “une grande discrétion acoustique”, a expliqué le capitaine de frégate Guillaume Martin de Clausonne, de l’état-major de la marine.

Les responsables du programme promettent aussi le respect de l’environnement avec un “passeport vert” qui garantira la traçabilité de tous les matériaux et facilitera les opérations de démantèlement.

L’Etat s’est d’ores et déjà engagé sur une première tranche ferme de 1,4 milliard d’euros afin de lancer le développement et de le financer sur plusieurs années. Une seconde tranche de 600 millions d’euros est prévue en 2007 et une troisième d’un milliard d’euros en 2008.

Les premières années, jusqu’en 2009, seront consacrées à la conception détaillée, puis viendra la préparation de l’outil industriel, la fabrication des modules du sous-marin et enfin leur assemblage en 2016, a précisé Thierry Pérard, directeur du programme à la Délégation générale pour l’armement (DGA).

Le premier Barracuda devrait être opérationnel au début 2017, a-t-il ajouté.

M. Pérard s’est félicité par ailleurs que les négociations avec les industriels aient permis de réaliser, au terme d’un “bras de fer”, une économie de 20% par rapport aux offres remises en 2005. De son côté, l’Etat, en cas d’annulation d’une commande, devra verser aux industriels quelque 100 millions d’euros de dédit.

“L’ampleur du programme, son importance, y compris l’acceptation par l’Etat d’un certain nombre de risques financiers montrent sa détermination à le conduire” jusqu’au bout, a souligné M. Bureau.

A quelques mois de l’élection présidentielle, la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a également tenté de sanctuariser la construction du second porte-avions en annonçant récemment que la commande symbolique de ses catapultes interviendrait dans les premiers mois de 2007.

Selon le ministère de la Défense, la réalisation des Barracuda “assurera jusqu’en 2027 une part très significative de l’activité de DCN, d’Areva-TA et du CEA”. Les établissements de la DCN à Cherbourg, chargés des études de la construction et de l’assemblage, en seront les premiers bénéficiaires, ainsi que ceux d’Indret-Nantes, pour l’appareil propulsif.

 22/12/2006 13:55:20 – © 2006 AFP