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Les conseils d’administration de l’institution approuvent la levée des
sanctions
frappant le pays
· Le
Groupe de la Bad
et les donateurs apurent chacun 49,5% des arriérés de la RCA, qui finance la différence
Tunis, le 20 décembre
2006
– Les conseils d’administration de la Banque africaine de développement et
du Fonds africain de développement, réunis en session hebdomadaire ordinaire
à Tunis aujourd’hui, ont reconnu que la République centrafricaine a
satisfait aux critères requis pour bénéficier d’une aide financière au titre
du Mécanisme en faveur des pays sortant de conflit (FPPC).
Ils ont décidé à cet
égard d’octroyer à la RCA un don de 15,57 millions d’unités de compte (23,5
millions de $ ou 11,7 milliards de francs CFA) pour clôturer le plan de
financement du programme d’apurement des arriérés du pays à l’endroit du
Groupe de la Bad.
La Bad
et le Fad
se sont également engagés à lever les sanctions qui frappent la RCA dès
qu’ils auront la preuve de l’irrévocabilité des engagements financiers des
donateurs. Le financement de l’opération d’apurement est fondé sur un
partage tripartite du fardeau entre le pays (qui a déjà versé à la Banque sa
quote-part s’élevant à 1 %, soit près de 314 500 UC ou 474 000 $), les
donateurs qui ont pris l’engagement de contribuer à hauteur de 49,5% (15,57
millions d’UC)
et le Mécanisme du Groupe de la Bad
en faveur des pays sortant de conflit qui apportera les 49,5% restants
(15,57 millions d’UC
également).
Cette opération
d’apurement vise à aider la RCA à renouer avec la communauté des bailleurs
de fonds et à bénéficier d’une assistance future au titre de l’initiative
des Pays pauvres très endettés (PPTE) pour retrouver une situation de la
dette soutenable à terme. L’assistance du Mécanisme du Groupe de la Bad
en faveur des pays sortant de conflit est une étape indispensable du
processus de réengagement global visant la normalisation des relations du
pays avec ses partenaires au développement pour une pleine reprise de leurs
activités normales.
L’opération
d’apurement envisage un traitement exceptionnellement favorable du cas de la
RCA, prenant en compte les caractéristiques uniques de la situation du pays
marquée par de graves difficultés économiques et financières. La situation
économique de la RCA s’est en effet caractérisée ces dernières années par :
– un déclin économique
prolongé qui s’est traduit par une chute du PIB et une augmentation
prononcée de la pauvreté ;
– un budget en
déficit chronique, aggravé par des recettes fiscales constamment en baisse ;
– une dette
insoutenable avec d’importants arriérés de paiements intérieurs et
extérieurs, et des indicateurs dépassant de loin tous les critères PPTE ;
– d’importantes
arriérées de paiement envers les opérateurs privés et d’arriérés de salaire
sans pareil (plus de 30 mois) qui ont contribué à porter la dette intérieure
à environ 26% du PIB ;
– une extrême pauvreté
caractérisée par un indice de développement humain (IDH) parmi les plus bas
et une proportion de personnes vivant en deçà du seuil de pauvreté parmi les
plus élevées du continent ;
– une situation
sécuritaire très fragile avec des implications sous-régionale évidentes.
Pour pouvoir inverser
cette situation globalement préoccupante et approfondir les réformes
structurelles et de politiques en cours, en vue de l’amélioration de la
gouvernance économique et globale, le pays a urgemment besoin du soutien de
ses partenaires au développement.
Les conseils
d’administration du Groupe de la Bad ont noté que la RCA avait rempli les
conditions générales requises pour bénéficier de l’assistance du Mécanisme
du Groupe de la Bad en faveur des pays sortant de conflit, en satisfaisant
notamment aux cinq critères pour être désigné comme pays sortant de conflit.
Il a fait des progrès significatifs dans le rétablissement de la paix,
l’amélioration de la gouvernance économique et politique, la reprise de
l’activité économique ainsi que dans le désarmement, la réinsertion et la
réinstallation des populations déplacées. Il est également classé pays
fragile et Pays sortant de conflit (PCC) par la Banque mondiale et le FMI
respectivement.
La RCA est éligible à
une réduction de la dette au titre de l’initiative PPTE. Le pays entreprend
de manière satisfaisante des réformes structurelles et de politique
coordonnées avec les institutions financières internationales et la
communauté des bailleurs. Enfin, il s’est acquitté de sa part du fardeau
dans le financement des arriérés dus au Groupe de la Bad et a collaboré avec
l’institution pour mobiliser suffisamment de ressources auprès des donateurs
afin de boucler le financement de l’opération d’apurement. Au regard de sa
situation actuelle et des prévisions du plan de trésorerie de l’Etat, la RCA
a fait un effort considéré comme maximal pour s’acquitter de sa quote-part
du financement de l’opération.