[25/12/2006 14:07:41] PARIS (AFP) La part des investisseurs étrangers dans les entreprises du CAC 40 n’a cessé de progresser depuis les années 90, preuve de l’attractivité des entreprises françaises mais aussi du manque d’intérêt des Français pour les placements en actions. Les investisseurs étrangers détiennent 47% de l’indice vedette parisien, contre 33% en 1997, selon la dernière étude de la Banque de France publiée en mai 2006. A titre de comparaison, seules 19% des actions cotées américaines sont aux mains d’étrangers. “La moitié du CAC 40 est détenue par des personnes ne résidant pas en France”, estime Marc Touati, directeur de la recherche chez Natixis, selon lequel “cette proportion pourrait à nouveau augmenter en 2007”. Le mariage programmé entre la Bourse paneuropéenne Euronext et la Bourse de New York, qui devrait faciliter les échanges transcontinentaux, pourrait encore accroître le poids des capitaux étrangers à Paris. Ces derniers sont particulièrement présents dans les banques et les assurances (47% de la capitalisation boursière du secteur), tout comme dans les matériaux de base (46,7%), le gaz et le pétrole, selon une étude TLB-Europlace de février 2006. Ainsi Total, première capitalisation du CAC 40, est détenu à près de 70% par des investisseurs non-français, notamment allemands, américains et anglais. De même le fonds gérant les revenus pétroliers de la Norvège, le Norges Bank Petroleum Fund, est le premier fonds étranger actionnaire du CAC 40, avec cinq milliards d’euros de placements en septembre 2006. Cette forte présence étrangère s’explique par les bonnes performances de l’indice vedette de la Bourse de Paris (+16,74% depuis le 1er janvier), les bénéfices importants dégagés par les entreprises françaises et la vague de fusions-acquisitions à laquelle elles participent, qui attirent les épargnants. Mais elle résulte aussi, selon M. Touati, d’une “carence structurelle majeure dans l’Hexagone: l’absence de fonds de pensions”. “Les entreprises du CAC sont des fleurons internationaux et non français”, regrette-t-il. Il estime qu’inciter les Français à investir en Bourse pour préparer leur retraite, objectif des fonds de pension, augmenterait la part des investissements nationaux et doterait les entreprises d’un noyau d’actionnaires de long terme. D’autres experts jugent que cette faiblesse de l’actionnariat français favorise les OPA hostiles, comme l’a mis en lumière le rachat d’Arcelor par Mittal ou la rumeur de raid de l’américain PepsiCo sur Danone à l’été 2005. “C’est David contre Goliath, et la France n’a pas les moyens de se défendre”, commente un analyste sous couvert d’anonymat, “nous ne pouvons rien faire contre la capacité financière des hedges funds (fonds spéculatifs) qui est considérable et, en plus, très mobile”. Selon l’étude de la Banque de France, la durée moyenne de détention des actions françaises n’est que de quatre mois pour les non-résidents contre six ans et trois mois pour les Français. |
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