L’administration
se met au rating. Voilà l’une des grandes nouveautés annoncées, jeudi 21
décembre 2006, par M. Zouheir M’Dhaffer, ministre délégué auprès du Premier
Ministre, chargé de la Fonction publique et du Développement administratif,
lors de la présentation aux députés –à l’occasion d’une journée d’étude- du
programme de développement de l’administration au cours des dix années Ã
venir.Â
Programme pour
un grand bond en avant : Ainsi pourrait s’intituler le plan de modernisation de
l’administration tunisienne pour la prochaine décennie, dont M. Zouheir M’Dhaffer,
ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Fonction publique
et du Développement administratif, a révélé les grandes lignes lors d’une
journée d’étude sur «l’administration tunisienne et le défi du
développement»- organisée jeudi 21 décembre 2006 par la Chambre des Députés
–et qu’il a présenté dans l’après-midi lors d’un conseil interministériel. Â
Du chemin a été fait
et il en reste encore à faire dans ce domaine, a constaté en substance le
ministre délégué. Aussi, pour régler les problèmes qui se posent encore
aujourd’hui, malgré des réformes successives –notamment la faible
assimilation des technologies de l’information et de la communication, le
manque d’évaluation de la gestion et de l’action de l’administration, le
faible taux d’encadrement, surtout dans les régions et la faiblesse des
textes réglementaires-, les pouvoirs publics vont œuvrer à combler ces
lacunes par «l’approfondissement et l’accélération des réformes», «le
renforcement des attributs de l’administration rationnelle», et une
intensification de l’utilisation des TIC dans les services à distance.Â
Ce développement va se
faire selon huit orientations. La première –et c’est peut-être là la plus
importante nouveauté- consiste à mettre l’administration en conformité avec
les standards internationaux du développement administratif. Pour cela,
«nous allons suivre le rating international de l’administration tunisienne
par les agences internationales», annonce le ministre délégué auprès du
Premier ministre, chargé de la Fonction publique et du Développement –en
précisant au passage que notre administration «est classée première en
Afrique du Nord et au Moyen-Orient, pour ce qui est de l’efficience».Â
Deuxième orientation
découlant de la première : l’adoption «du principe de l’évaluation interne
et externe» qui va nécessiter «l’intensification de la coopération
internationale administrative afin de tirer profit de l’expérience des
autres». Â
Alors qu’elle
s’inspirait par le passé de l’expérience française exclusivement,
l’administration tunisienne regarde aujourd’hui vers d’autres horizons.
«Nous recevons des experts d’autres pays. Par exemple, un sud-coréen vient
de passer trois mois chez nous», précise M. Zouheir M’Dhaffer.Â
Troisième
orientation : l’amélioration de la qualité des services administratifs, avec
la mise en place d’un «plan national» et d’«agendas sectoriels et
régionaux». Â
Quatrième
orientation : «une administration plus proche du citoyen et plus Ã
l’écoute». A cet effet, une «charte de l’administration», fixant ses
«devoirs envers le citoyen» sera élaborée, alors «les instruments d’écoute
seront intensifiés».Â
Cinquième
orientation : améliorer l’utilisation des TIC, notamment en développant le
courrier électronique et en mettant en place une base de données qui
permette «d’éviter qu’une administration demande au citoyen un document émis
par une autre», affirme M. Zouheir M’Dhaffer.Â
Sixième orientation :
le développement des ressources humaines de l’administration. Alors que «la
promotion est aujourd’hui automatique et se fait par ancienneté», la
progression de la carrière des fonctionnaires va dorénavant être liée à la
formation. De plus, les outils d’évaluation des fonctionnaires vont être
développés et –grande révolution- les plus méritants seront à l’avenir
récompensés. Enfin, l’administration va aussi pouvoir passer des contrats
pour «attirer les meilleurs compétences».Â
Septième orientation :
réduction des coûts et rationalisation des dépenses. Pour cela,
l’administration va être «débarrassée des travaux secondaires par la
sous-traitance au profit du secteur privé et la coopération entre
administrations».Â
Huitième et dernière
orientation : modernisation et amélioration de la qualité rédactionnelle des
textes réglementaires. «Certains textes vont être actualisés pour les mettre
en conformité avec les législations européennes», précise le ministre
délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Fonction publique et du
Développement. Â
Enfin, la
réglementation tunisienne sera dorénavant systématiquement trilingue (arabe,
français et anglais).
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